Chers amis pour faire un maximum de place au débat lors de notre AG de vendredi, faites part de vos observations le plus possible cette semaine de façon que nous consacrions un minimum de temps à voter nos motions.
merci,
JP Dupuy
Motion 4 : Quelles perspectives, avec quels moyens ?
Voici la quatrième et dernière motion qui doit permettre de mettre à jour le mandat que les adhérents entendent confier à la future équipe dirigeante de l’ADADA.A.
Faire de l’adada.a, la coordination la plus représentative possible des artistes de Basse- Normandie n’a de sens que si –dès cette année- nous conduisons fermement une bataille des moyens ! Notre motion 1 a rappelé sur quelles orientations nous souhaitions travailler. La motion 2 a mis en lumière les modalités d’action. La motion 3 a proposé une approche du contexte de politique générale dans lequel nous sommes appelé à œuvrer. Il reste donc à examiner les moyens que nous serions tentés de nous donner à court et moyenne échéance et mettre ces objectifs en rapport avec nos fins. Pour le moment l’Adada.a n’a pas d’émules. Nous sommes la seule organisation de ce type, visant à rassembler des artistes de toutes obédiences et de toutes disciplines. Nous ne sommes en concurrence avec personne. À tout prendre, nous espérons plutôt stimuler l’ensemble des organisations et institutions qui opèrent dans le champ de l’art et de la culture. À nous de faire le nécessaire pour convaincre de l’utilité de notre présence. Nous ne sommes pas là pour nous substituer à qui que ce soit, ni pour co-gérer la situation des uns ou des autres. Si outil nous devons être, c’est en tant qu’outil au service de la liberté que nous souhaiterions-nous penser. Cela dit se battre pour une telle valeur mérite qu’on ne soit pas en manque d’ambition : de cela chacun doit se convaincre.
Nous avons pu faire le bilan d’une année sans moyen autre que nos convictions et capacités d’action militante, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est (le bilan) plus qu’honorable. De cela, retenons–en, un stimulant facteur d’encouragement : nous sommes en capacité de faire plus, beaucoup plus. Comment solliciter davantage des uns et des autres. Comment s’enrichir mutuellement et mieux se rencontrer. Comment s’organiser. Comment travailler ensemble. C’est une série de conditions qu’il faut rassembler et veiller à ce que son orchestration soit efficace. Un local ? Oui ! Sans budget de fonctionnement ? Non ! Un site Web ? Oui ! Sans un suivi permanent ? Non ! Ainsi de suite…Beaucoup de choses sont possibles …Le veut-on ? Et, surtout les pouvoirs publics le souhaitent-ils ? Le secteur privé serait-il intéressé ? La bataille des moyens va sérieusement nous éclairer sur le crédit et l’intérêt qu’on peut nous porter. Bref, a-t-on besoin de nous ? de ce type d’organisation ?
Nous en sommes convaincus… Serons-nous, pour autant convaincant… C’est l’enjeu de cette année. Elle peut être, la dernière comme –tout au contraire- l’amorce d’un long cours.
1. Priorité des priorité : un local
Disposer rapidement d’un local permettant une vie et une concertation permanente, peut être décisif. Nous avons demandé à la Ville de Caen la mise à disposition d’un local. (courrier à Samia Chehad /mai 2008). Disposant d’un local, nous serions en capacité d’explorer des possibilités d’emploi, en termes de secrétariat, d’animation et d’impulsion d’activités. La jouissance ou non d’un local s’avère donc déterminante. Nous avons vocation à être nombreux et, de fait, porteur de multiples initiatives. Celle d’animer pour nous-même, un lieu de réunion, de rendez-vous et de rencontre est la plus probante des mises à l’épreuve. De fait avoir pignon sur rue peut nous conférer une légitimité et une attractivité décisive ; par conséquent la jouissance d’un local nous paraît un préalable incontournable. Dépourvu de moyens financiers conséquents, nous ne sommes pas en capacité d’en louer un. Nous attendons donc la réponse de la ville avec un intérêt non dissimulé.
2. Un site internet. Une communication
Nous aurions besoin d’un site internet, régulièrement animé. Besoin que paroles, idées, observations des uns et des autres soient recueillies, classées, exploitées. Nous aurions besoin d’organiser une lisibilité nouvelle des forces vives qui se sont multipliées. Le site pourrait être l’expression et la traduction de la richesse et de la diversité des acteurs de la culture. Indépendant, il peut apporter un éclairage précieux sur ce qui anime, vit, croît et meurt dans la sphère des arts dans notre région. Tout art est art vivant.
3. Être présent dans les instances consultatives et décisionnelles
Besoin de participer aux instances de concertation avec les pouvoirs publics (Corepse/ Comité régional des Arts Vivants/ Conférence Régionale des arts vivants ? Comité municipal, Conseil d’Administration). Il ne s’agit pas d’y être présent pour une figuration intelligente..mais d’y représenter les idées et orientations de l’ensemble de nos forces à partir d’un point de vue travaillé. En réalité, il faut savoir si entendre le point de vue de tout un ensemble (d’artistes et proches) mérite attention et porte à quelque intérêt…Où si l’on peut s’en passer !
À l’évidence recueillir et exposer nos idées devraient retenir l’attention. À condition que deux obstacles soient franchis. Le premier relève de notre propre mobilisation : faire la démonstration constante de notre intérêt pour nous exprimer. Le deuxième c’est qu’en notre absence (parce que trop nombreux, morcelés et « atomisés ») d’autres s’expriment en notre lieu et place. Cautionner ou pas une telle usurpation (dont maintes institutions tirent avantage quand elles ne vont pas à l’encontre de nos intérêts collectifs ! C’est tout le questionnement de nos camarades de l’audiovisuel sur la Maison de l’Image par exemple, ou des théâtreux qui s’interrogent sur le fonctionnement de l’ODIA qui s’est arrogé un pouvoir discrétionnaire sur la participation de telle troupe plutôt que telle autre au Festival d’Avignon).
L’Adada.a n’est pas candidate à une cogestion, mais l’Adada.a plus simplement, souhaite avoir son mot à dire et jouir d’un droit de regard –à minima- sur les procédures, décisions et orientations prises concernant les artistes et leur travail. Il va de soi que les artistes, présents dans les instances, y sont mandatés par leurs pairs et porteurs d’une parole responsable vis-à-vis d’eux. L’Adada.a a donc un travail à faire si toutefois une volonté politique existe pour permettre que ce travail se fasse !
4. Évaluer l’utilité, l’impact et la fonction des artistes
On ne peut prétendre à jouir de fonds publics et se dérober à rendre des comptes. L’Adada.a doit prendre la question de l’évaluation à bras le corps. C’est un chantier complexe, si l’on veut dépasser l’obstacle de la nature subjective et singulière de l’œuvre, mais nous estimons que l’évaluation doit être un travail qui réclame le concours des artistes eux-mêmes.
L’Adada. A n’est pas vouée à s’en tenir à du lobbying en faveur de l’art et des artistes…Mais doit servir à traduire la volonté d’organisation des artistes et à leur appétit de réflexion sur la conjonction possible de leurs intérêts particuliers avec l’intérêt général.
Tel est le fondement de la politique culturelle publique dont beaucoup d’entre nous se réclament. Cette occurrence n’est pas exclusive : un développement des arts est aussi possible à partir d’une problématique strictement privée (voire de formule mixte !). Nous devons réfléchir toutes les hypothèses pour que notre rassemblement soit le plus probant possible.
5. Partenaire tout terrain.
Si nous sollicitons un dialogue constant avec les politiques, c’est que le développement de l’art passe par un approfondissement de la démocratie, passe par des transformations sociales dont nous serions aussi des agents actifs. Confrontés à un système économique, à des modes de gestions, à des règlements souvent inadéquates à nos pratiques ; confrontés à des publics que nous souhaitons de plus en plus actifs, il nous appartient de faire d’abord un effort de réflexion sur nous-même ! Conduire cet effort avec tous les partenaires… Et en tout premier lieu avec les publics, c’est réfléchir sur le fond aux nouvelles formes d’échanges (culture et lieu de proximité), et d’économies solidaires. Réfléchir à la portée politique de notre travail.
Réfléchir à une démocratie concrète et active, à des conditions d’existence qui accorderont à chacun une meilleure emprise sur sa vie.
« Comment partager le mystère de l’homme sans en répandre le secret ? » interrogeait René Char… Comment, dans le respect des plus intimes convictions, partager des idées ?L’exercice est délicat, périlleux et difficile…C’est pourtant là que réside toute entière notre tentative.
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