Ce jeudi 25 février l’adada a franchi – je crois – une étape décisive de sa jeune existence. D’abord ce fut une présence massive des militants à l’assemblée. Grosse présence et participation : quelques 50 adhérents se sont exprimés soit présents soit par procuration. Nous démarrons donc l’année sur les chapeaux de roue. De même que l’élection municipale de Caen avait « boosté » la création de l’adada… De même les élections régionales ont enflammé une heure durant nos débats ! Avant cela nous avons pu dresser le constat que l’adada est un haut lieu de solidarité active entre tout les artistes !
Rendre de compte de la richesse des interventions, je serais bien fou de m’y risquer. Vous trouverez ci-après le texte des motions (plus d’une quinzaine !) adoptées. Certaines le furent après une présentation expéditive et c’est pourquoi je vous invite à une lecture plus attentive, à tête reposée (si nécessaire accordez vous un congé pour cela) de ces textes d’orientation. Nous reviendrons très vite sur le débat concernant ce qui a été appelé la ligne TOURRET… Grosso modo, pourquoi l’union de la gauche sortante (exception faîte d’Europe Ecologie) cautionne la ligne TOURRET… Laquelle fait double emploi ou pire DOUBLE JEU avec les « voix publiques ! ». Nous avons donc le temps de cette campagne pour exiger la clarté et dénoncer une politique d’enfumage (selon les termes des camarades en colère).
Action ! Action ! Ont scandé sur l’air des lampions nos camarades les plus résolus ! Je me suis engagé à porter cette parole « active », a obtenir les changements profonds que nous revendiquons : faute de quoi je l’ai dit et l’écris ici, en cas d’échec, je remettrais ma démission à la prochaine AG du mouvement ! Car l’adada c’est d’abord un mouvement d’opinions ! C’est si vrai que – emportés par leur élan et leur enthousiasme – certains ont suggéré qu’on se présente aux prochaines élections ! Les intentions de ces camarades sont louables… Ils veulent pousser la co-construction dans ses ultimes retranchements : après un « pas de politique culturelle sans nous » ils veulent « une politique culturelle que de nous ». Ils ont tord car quelle qu’elle soit la politique culturelle concerne d’abord massivement l’ensemble de nos concitoyens : c’est une vision de la société qui se profile à travers elle et une volonté de transformation des rapports sociaux ! CETTE VOLONTÉ DOIT SE PARTAGER.
À chacun d’entre nous – en conscience – d’examiner de près les propositions politiques qui nous sont faîtes. Et comme nous l’avons dit à notre AG : cet examen doit se faire in fine et en conscience. L’adada ne dictera sa conduite à personne mais nous serons là, élection ou pas pour défendre et promouvoir la haute idée qui est la notre, de l’art et de la culture partagés.
JP DUPUY
28 février 2010
Texte d’orientation ADADA 2010
1. Défense des artistes
La défense des artistes est un des axes fondateurs de l’adada. Solidarité active et concrète. Elle s’est manifestée récemment avec les difficultés qu’on pu connaître certaines compagnies de danse : Hippocampe, Cie Auvray, Cie Accorps. Dernière manifestation de solidarité, nous avons relayé l’appel de Joël Hubaut concernant Hervé Leforestier. Mais nous suivons le dossier Lehodey (un intermittent au tribunal pour escroquerie ! On lui réclame plus de 35000 euros). Bref tout le long de l’année les dossiers s’accumulent dont beaucoup sont traités par notre camarade Escamez. Doit-on continuer ce type d’action ? Quelle équipe veut bien s’investir avec José Escamez ? La solidarité est essentielle tant vis-à-vis du chômage (nous agissons en concertation avec les organisations de chômeurs) que vis-à-vis des sans papiers, travailleurs immigrés et accueil des étrangers.
Motion 1
L’adada affirme sa solidarité active avec les artistes en difficulté. Participe et organise dans la mesure de ses moyens la défense des artistes. Diffuse l’information la plus large concernant les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Approfondira la réflexion et conduira toute action nécessaire pour associer les citoyens aux problèmes des artistes. Soutiendra solidairement les luttes de tous ceux que cette société met en difficulté.
Motion adoptée à l’unanimité.
2. Société
Motion 2 – Quelle culture pour quelle société ?
La crise du capitalisme et de son modèle de société ne fait plus aucun doute. Crise du système bancaire, crise du tissu industriel, mondialisation et finalement crise dans l’exploitation de la nature… Ce contexte de crise permanente provoque des réponses multiformes. On peut penser que l’explosion de la demande culturelle et de pratiques artistiques est un fait de civilisation et une réponse à la crise. Nous pouvons en tirer quelques conséquences : la croissance « artistique » n’est pas conjoncturelle et aucun dispositif de dissuasion n’en viendra à bout. À travers cette croissance c’est un nouveau mode d’existence qui s’organise pour tous les citoyens dans leur façon de vivre ensemble et qui demande des dispositifs nouveaux pour ceux qui veulent se qualifier professionnellement. Dans tous les cas le développement culturel accompagne et stimule les changements sociétaux. La création et l’invention deviennent des critères d’adaptabilité au monde moderne en mutation incessante. Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 3 – Culture de Proximité
Les artistes sont confrontés à un nouveau mode de développement qui implique la reconnaissance du secteur indépendant des arts et de la culture. C’est avec ce secteur et en lui en accordant les moyens que doit désormais se penser le développement culturel. Cela implique d’être attentif à une culture diffusée en proximité par un maillage nouveau des territoires. Cette culture doit se bâtir pour et avec les citoyens sur tous les plans. L’éducation Populaire peut devenir le principal vecteur de cette politique, à condition que l’artiste et son œuvre s’inscrivent au cœur des dispositifs nouveaux.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 4 – Rééquilibrer le secteur indépendant et les institutions
Jusqu’à présent le dispositif de développement culturel était de type pyramidal. Dans ce cadre les institutions constituaient un pôle de référence obligé. Aujourd’hui nous devons penser un nouveau type de développement plus horizontal. Sortir d’une pensée de l’art codifiée par l’excellence, l’exception et la rareté. Bref une nouvelle distribution des forces vives implique un rééquilibrage des aides et financements. Implique la reconnaissance de nouvelles donnes. Il faut orchestrer, harmoniser et élargir la base sociale de l’art et la culture. Il faut convoquer l’ensemble des acteurs pour une ambition nouvelle.
Motion adoptée à l’unanimité.
3. Les disciplines
Motion 5 – La danse
L’adada apporte son soutien à la lutte du secteur de la danse.
Il nous paraît pertinent de mettre en évidence les problèmes de la danse. Pourquoi ?
Parce que malheureusement la danse souffre depuis des années d’un différentiel d’aide publique que rien ne justifie.
Parce de plus en plus d’acteurs de cette discipline ont pris conscience des problèmes qui pèsent sur eux et ils se sont mobilisés en conséquence.
Parce que plus que toute autre discipline, la danse dans son expression contemporaine, voit son développement reposer sur des fonds publics (en dépit du reliquat mondain entretenu par Lanvin).
Parce que le langage de la danse à l’instar d’autres langages procède d’un besoin d’émancipation et de libération.
Qui peut le plus peut le moins : toute conquête concernant la danse tire l’ensemble de nos disciplines vers le haut en termes de politique publique. Il reste que nous devons rester très vigilants à prendre en compte tous les secteurs.
(La vidéo, le cinéma, On en est où ?).
Motion adoptée à l’unanimité.
4. Région et territoire
Motion 6 – Politique territoriale. Convention. Contrats et réseaux
Dès lors que l’on parle de politique territoriale… Nos regards se tournent vers la Région. L’adada a pris position sur la future Réforme territoriale. Sur le fond, il s’agit de s’assurer que chacune des entités publiques (État, département, ville, région) qui concourent à la mise en œuvre d’une politique culturelle, puisse le faire loyalement et harmonieusement. Les artistes voient s’alourdir les pesanteurs bureaucratiques et technocratiques. Il devient urgent donc que se mette en place un système de convention qui opère sur la durée, système ouvert à tous. Contrats d’objectifs partagés. Politiques co-construites.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 7 – Caen Capitale
La situation de la ville de Caen reste extrêmement préoccupante. Le secteur indépendant s’y sent très mal à l’aise. L’hémorragie des jeunes talents est constante. Manque de lieux, manque de lisibilité, manque d’ambition. Le secteur indépendant souffre de promesses constamment renouvelées et JAMAIS TENUES.
Beaucoup d’espoirs ont pu naître avec l’arrivée d’une nouvelle équipe à la municipalité, or de fait la situation de la plupart des artistes indépendants se dégrade. Pas de lieu de représentation. Impossible pour nos camarades bas normands de venir jouer/danser à Caen ou y exposer ou s’y manifester. Seule solution aller voir ailleurs… Même pas à Avignon d’ailleurs… Faute d’une volonté bien inscrite des pouvoirs publics d’y voir la promotion des artistes bas normands.
Motion adoptée à l’unanimité.
5. Diffusion et règles économiques
Motion 8 – Faiblesse des dispositifs de soutien du secteur indépendant. Odia
L’adada estime que dans sa forme actuelle, l’Office de Diffusion Artistique ne répond pas aux attentes de la profession. Le développement sans précédent des artistes et structures indépendantes n’a pas la lisibilité et le soutien qui lui est dû. Dans ces conditions (relevées récemment par un rapport parlementaire) il est impossible de gérer une politique cohérente du secteur pas plus en diffusion que sur d’autres plans, formation notamment. Il devient impératif de repenser l’ensemble des dispositifs qui concernent le secteur indépendant.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 9 – Revoir les supports économiques, l’emploi
Collaborer avec les organismes qui repensent l’économie du secteur en termes d’économie solidaire est une nécessité absolue. Nous souffrons de l’inadéquation de nos assises juridiques à notre objet. Malentendu sur l’associatif comme statut alibi. L’ARDES et L’UFISC sont pour l’adada des structures de références.
Motion adoptée à l’unanimité.
6. Les outils
Motion 10 – La concertation et la structuration passe par un Centre de Ressources, de recherche, régionale pour l’innovation culturelle.
Consacré au secteur indépendant, il serait un outil de coordination et de valorisation des réseaux. Le potentiel économique et social que constitue l’ensemble du secteur indépendant des arts y trouverait un ancrage, une base pour son épanouissement. Au service de l’intérêt collectif des artistes, ces derniers en garderaient la maîtrise. Pour la première fois un outil de grande envergure, serait représentatif des artistes et structures indépendants non institutionnels. Lieu d’exposition des œuvres de toute la région. Lieux d’échanges. Mise en musique de l’émergence et de la transmission. À inscrire au plan état/région.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 11 – Formation
La formation continue comme initiale doivent être soutenu résolument par les pouvoirs publics. La formation est une des priorités du secteur.
Motion éducation artistique
Nous affirmons qu’aucune éducation artistique ne peut se dispenser sans les artistes. Nous qualifions d’artistes intervenant, les artistes opérant dans un contexte éducatif. Ils restent artiste à part entière, leur pratique et leur technique relèvent de leurs œuvres et de leur capacité.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 12 – Concertation
Nous devons inventer des outils de concertation qui permette au secteur indépendant de participer à la politique publique. Nous suivrons avec attention la table ronde de la danse mise en place par Laurent Beauvais. Est-ce l’outil secteur par secteur dont les indépendants auraient besoins ? Composé des pouvoirs publics, des institutions et des indépendants (groupe majoritaire). Un tel groupe ne fait pas double emploi avec les comités de suivi des institutions. Nous n’avons pas de comité de suivi global de sorte que les petites structures doivent l’assurer de gré à gré au petit bonheur la chance. Mais jamais n’est mesurée la globalité du travail d’un secteur ni donc comment s’y comporte l’emploi. Aucun instrument de mesure sérieux (d’où le rapport parlementaire) n’existe. CRSV.
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 13 – L’évaluation
L’évaluation reste une préoccupation constante. Nous disposons d’un texte. C’est un serpent de mer. On peut estimer que l’évaluation relève des critères de l’intérêt général d’une part et de la collection des points de vue d’autre part. Sans oublier que par définition l’œuvre d’art n’a pas de prix, qu’une certaine gratuité la fonde.
Motion adoptée à l’unanimité.
7. Structuration Election
Motion 14 – Structuration du secteur indépendant
A-t-on besoin de l’adada ? Ce qui est un besoin impératif, c’est que notre secteur se structure et se donne une représentativité. Cette représentativité doit permettre des économies d’échelles. Si on veut préserver la singularité de chacun nous devons proposer chaque fois que cela est possible une réponse murie collectivement. Ainsi l’adada ne vaut que comme entité collective. Si nous devons continuer : ce sera à titre provisoire.
Proposition de renouvellement du bureau :
Candidature
François Boros (Musique)
François Alleaume (Art Plastique)
Clotilde Labbé (Orne)
Guillaume Leterrier (Manche)
Valérie Colette–Folliot (Danse) Trésorière
Sortants : Frédéric Hocké, Elise Fernagu
Les cinq nouveaux candidats ont été élu à l’unanimité ainsi que
JP Dupuy (Président),
Claudy Nogent-Pistritto (Cinéaste, Vice Présidente),
Julie Lerat-Guersan (Comédienne, Secrétaire),
Hervé Mazelin (Décorateur, Vice Président)
8. Avenir de l’Adada
Motion 15 – Finances démocratie et développement de l’adada
L’adada a sollicité 20000 euros des pouvoirs publics. Pourquoi ?
Nous voulons travailler en professionnels conséquents et nous n’avons pas d’outils. Mettre un terme au bricolage veut dire lieux bureaux équipement. Cela a un coût. Par ailleurs l’adada veut se développer sur tout le territoire bas normand.
C’est un autre coût, car nous voudrions que nos camarades de l’Orne ou de la Manche ne soient pas victimes d’un surcoût du fait géographique pour participer aux activités. Il faut donc trouver des systèmes compensatoires justes et efficaces.
Autrement les finances de l’adada sont saines mais reposent sur des apports bénévoles très conséquents (20000 à 30000 euros) et les cotisations. Autour de 500 euros.
Seule dépense conséquente : Danse en Danger une banderole à 50 euros !
Là encore disposé de moyens dépend de l’appréciation des pouvoirs publics si ils veulent que l’adada se structure et devienne un partenaire fiable, il y faut un peu de moyens ! Or nous sommes des partenaires peu accommodants… Donc cela suppose de leur part un appétit de vérité et de démocratie qui trouve alors son expression dans l’aide publique. Nous demandons donc cet argent sans complexe. D’autant que le « y’a pas d’argent » n’a plus de crédit pour nous depuis que Monsieur Alain Tourret qu’en Comédia dell’arte on appelle EL MAGNIFICO vient d’offrir un million d’euros à nos peintres impressionnistes… Sur un claquement de doigt ! Olé…
Motion adoptée à l’unanimité.
Motion 16
Le CA de l’adada donne mandat au Président de poursuivre les démarches auprès des services fiscaux pour que les cotisations des adhérents bénéficient des dispositions réglementaires permettant de les déclarer pour allègement d’impôt sur le revenu.
Motion adoptée à l’unanimité.
___
Ne figure pas dans ce compte-rendu la lettre ouverte à la majorité sortante du Conseil régionale dont j’ai pu faire lecture à l’assemblée générale. Cette lettre ouverte qui émane d’un de nos adhérents qui ne veut pas dire son nom par crainte de représailles (perte de ses subventions ?)… va faire l’objet d’une communication en début de semaine (Ouvrez vos mails !).
D’autant que la majorité sortante tient une réunion sur la culture le jeudi 4 mars 2010 à 12h30 au 2 avenue du 6 juin à Caen.
A CAEN. La question : quelle place pour Caen capitale dans la politique culturelle ?
PRÉSENCE massive indispensable.
Nous étions nombreux ce samedi pour discuter avec Europe-Ecologie à la Garsouille, rue Arcisse de Caumont. Nous avons fait mieux que discuter : Ce fut une véritable séance de travail qui fait passer la CO-CONSTRUCTION dans les mœurs. Merci à Europe-Ecologie de l’avoir compris et mis en œuvre avec nous !
Le lundi 8 c’est Philippe Augier qui invite les « dames » (journée de la femme) à un petit déjeuner au Royal à CAEN. Notre camarade Valérie Colette-Folliot envisage de s’y rendre et souhaiterait que d’autres militantes se joignent à elle . C’est à 8h…aux aurores !
Comment cela s’appelle-t-il quand tout est dévasté et en cendres et que le jour se lève et que la vie et l’espoir renaissent ?
Cela s’appelle l’aurore.
Electre Giraudoux
TELECHARGER CE TEXTE AU FORMAT PDF
Filed under: actualités, archives, documents, adada, ag, assemblée générale, Association de défense des artistes et de développement artistique, Basse Normandie, caen, coordination des artistes de basse normandie, culture, danse, politique culturelle
Commentaires récents