ADADA

Association de Défense des Artistes et de Développement des Arts

Communiqué ADADA / SYNAVI 17 Mars 2010

Communiqué Adada/SYNAVI 17 mars 2010

C’est avec une vive satisfaction que nous avons pris connaissance de l’accord de gouvernance passé entre Europe-Écologie et  l’union PS/PC/PRG.
En effet, au plan de la culture, l’accord reprend quelques revendications qui nous sont chères et que nous avions mentionnés dans notre communiqué du 14 Mars dernier.

1. Nous disions avec le Synavi : Synavi et Adada estiment qu’il est devenu indispensable d’élargir la base sociale des échanges sur la culture.
Plus que jamais, le secteur indépendant, riche du maillage de milliers de structures et d’artistes de toutes disciplines sur tout le territoire peut devenir la force décisive du développement culturel.

L’accord dit :

La politique culturelle de la Région veillera en priorité au soutien à l’action culturelle de proximité et des pratiques amateurs, appuyées sur les efforts de nombreux acteurs indépendants et assurant un maillage territorial cohérent et une ouverture vers des publics plus large.

2. Nous disions qu’il fallait : rééquilibrer le subventionnement en faveur du secteur indépendant,
moyen d’alléger les charges trop lourdes qui pèsent sur les institutions,

L’accord dit :

Le renforcement du soutien régional à ces actions sera notamment permis par le redéploiement de crédits.

3. Nous disions que nous avions besoin d’un Centre Régional de Ressources et de Recherche pour le secteur indépendant. Il répondrait à un besoin de structuration incontournable du secteur, il permettrait une harmonisation et une mise en synergie tout aussi incontournable. Il permettrait une vraie lisibilité indispensable des forces vives  opérant sur le territoire.  Inscrit au plan État/Région; il serait l’outil de référence  dont ont impérativement besoin les artistes et entreprises du secteur indépendant.

L’accord dit :

La Région conduira une réflexion vers la création d’un Centre de  Ressource de Développement Culturel, lieu d’échanges, de coordination et de valorisation des réseaux d’acteurs.

4. Nous disions évoquant nos problèmes économiques « nous inscrire dans une perspective de politique publique, réfuter une conception de l’art et de la culture réduite à la marchandise et à la consommation. »

L’accord dit :

La Région doublera la part qu’elle consacre à l’économie sociale et solidaire

Difficile dans ces conditions de ne pas nous montrer bienveillant vis-à-vis de cet accord. Nous savons aussi qu’il doit beaucoup à Europe-Écologie, nous devons à la vérité de le dire. Reste l’essentiel ! Quelles que soient les raisons de se féliciter des termes de l’accord…Nous devons nous rappeler À nous-même que nous sommes porteur d’une exigence précise et incontournable : LA CO-CONSTRUCTION de la politique culturelle. C’est la garantie que les promesses seront tenues.

Je sais, beaucoup de camarades du Synavi et de l’Adada  peuvent considérer avec fierté le travail accompli  pourtant c’est maintenant  -plus que jamais- qu’il faut mettre les mains dans le cambouis et ce quelle que soit l’issue des élections. Pour nous le programme reste toujours le même ! Vigilance et détermination : PAS SANS NOUS !

Et nous disons à tous les artistes et structures, amateurs, éducateurs :enseignants, animateurs, publics  de toutes disciplines : rejoignez-nous !

Pas sans nous : ça veut dire pas sans vous !  PAS SANS VOUS !

Pour l’Adada JP DUPUY                         Pour le Synavi Romuald Duval

Téléchargez l’accord définitif concernant les régionales 2010

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Détresse et mandarines, compte-rendu de la réunion avec la liste Beauvais ayant pour thème Caen Capitale

Salut Jean-Pierre,
Salut todo el mundo,

Nous étions une cinquantaine, hier vers midi, à assister à une réunion de la liste Beauvais.
Cette réunion avait pour thème Caen Capitale.
Bien.
En fait, d’entrée, nous apprenions que nous y traiterions de culture.
Nous apprenions aussi que Laurent Beauvais ne serait pas là, pris par des obligations, vers Cherbourg.
Dans la mesure, où l’invitation émanait de lui et que sa présence était annoncée, le procédé semble peu respectueux, mais ne nous arrêtons pas à ces détails protocolaires et conseillons-lui de soigner la coordination de ses agendas.
Nous apprenions enfin, que le vice-président chargé de la culture, Tourret  ne serait pas là, non-plus.
L’affaire tournait à la débandade.
En revanche, chose curieuse Philippe Duron présidait la réunion.
Rappelons qu’il s’agit d’une réunion dans le cadre des régionales.
A quel titre présidait-il ?
Personne ne lui a demandé.
Il était flanqué de M.J.Gobert et de Corrine Feret.
La première nous a longuement parlé de sports et de la carte Cart@too.
La seconde de réunions à venir sur la solidarité et le handicap.
Déjà, la disposition de la salle en amphi, les orateurs d’un côté de la table et le public en arc de cercle de l’autre côté, montrait que l’on ne mélange les serviettes élues avec les torchons de votants, fussent-ils représentatifs d’un secteur d’activité.
Donc après les discours introductifs d’usage, on passa aux questions.
En réalité le bal ouvert par J.P  Dupuy, se révélait très vite être un réquisitoire implacable des politiques régionales et municipales.
L’état de délabrement des structures indépendantes, les situations personnelles parfois alarmantes au sein des ces structures, furent dites, parfois avec une émotion qui en dit long sur la détresse des artistes dans la région.( Je pense à J. Auvray, en particulier…).
L’incohérence des politiques menées par la région fut aussi mis en avant.
Incohérence entre les volontés de formation dans le secteur et le manque pathétique de débouchés professionnels.
Incohérence entre une volonté affichée de pratiquer une culture à l’accès élargi au plus grand nombre et un financement prédateur de structures élitistes.
Incohérence (ou absence) des projets d’infrastructures, centre de ressources,  lieux de productions etc.
Incohérence et confusion entre expertise et évaluation.

Les réponses aux questions ou aux suggestions furent, en gros:
– On vous a compris, ce dont vous manquez c’est de reconnaissance (mes pauvres chéris, pourtant on vous aime bien, franchement…si si !).
– On vous a entendu, on va essayer de faire quelque chose  pour vous, mais on ne peut pas grand chose.
Pour le reste, on continue comme avant, en améliorant 2 ou 3 trucs, promis,

Surtout n’oubliez pas de voter.
Maintenant désolés, mais nous sommes très pris.
Au revoir et merci, il reste des mandarines et du café sur la table du fond …

Suite au prochain numéro.

Dominique Nugues

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Assemblée Générale d’ADADA : Forte impulsion et forte participation – Nous voulons une vraie concertation avec les pouvoirs publics et co-construire la politique culturelle !

Ce jeudi 25 février l’adada a franchi – je crois – une étape décisive de sa jeune existence. D’abord ce fut une présence massive des militants à l’assemblée. Grosse présence et participation :  quelques 50 adhérents se sont exprimés soit présents soit par procuration. Nous démarrons donc l’année sur les chapeaux de roue. De même que l’élection municipale de Caen avait « boosté » la création de l’adada… De même les élections régionales ont enflammé une heure durant nos débats ! Avant cela nous avons pu dresser le constat que l’adada est un haut lieu de solidarité active entre tout les artistes !

Rendre de compte de la richesse des interventions, je serais bien fou de m’y risquer. Vous trouverez ci-après le texte des motions (plus d’une quinzaine !) adoptées. Certaines le furent après une présentation expéditive et c’est pourquoi je vous invite à une lecture plus attentive, à tête reposée (si nécessaire accordez vous un congé pour cela) de ces textes d’orientation. Nous reviendrons très vite sur le débat concernant ce qui a été appelé la ligne TOURRET… Grosso modo, pourquoi l’union de la gauche sortante (exception faîte d’Europe Ecologie) cautionne la ligne TOURRET… Laquelle fait double emploi ou pire DOUBLE JEU avec les « voix publiques ! ». Nous avons donc le temps de cette campagne pour exiger la clarté et dénoncer une politique d’enfumage (selon les termes des camarades en colère).

Action ! Action ! Ont scandé sur l’air des lampions nos camarades les plus résolus ! Je me suis engagé à porter cette parole « active », a obtenir les changements profonds que nous revendiquons : faute de quoi je l’ai dit et l’écris ici, en cas d’échec, je remettrais ma démission à la prochaine AG du mouvement ! Car l’adada c’est d’abord un mouvement d’opinions ! C’est si vrai que – emportés par leur élan et leur enthousiasme – certains ont suggéré qu’on se présente aux prochaines élections ! Les intentions de ces camarades sont louables… Ils veulent pousser la co-construction dans ses ultimes retranchements : après un « pas de politique culturelle sans nous » ils veulent « une politique culturelle que de nous ». Ils ont tord car  quelle qu’elle soit la politique culturelle concerne d’abord massivement l’ensemble de nos concitoyens : c’est une vision de la société qui se profile à travers elle et une volonté de transformation des rapports sociaux ! CETTE VOLONTÉ DOIT SE PARTAGER.

À chacun d’entre nous – en conscience – d’examiner de près les propositions politiques qui nous sont faîtes. Et comme nous l’avons dit à notre AG : cet examen doit se faire in fine et en conscience. L’adada ne dictera sa conduite à personne mais nous serons là,  élection ou pas pour défendre et promouvoir la haute idée qui est la notre, de l’art et de la culture partagés.

JP DUPUY

28 février 2010

Texte d’orientation ADADA 2010

1. Défense des artistes

La défense des artistes est un des axes fondateurs de l’adada. Solidarité active et concrète. Elle s’est manifestée récemment avec les difficultés qu’on pu connaître certaines compagnies de danse : Hippocampe, Cie Auvray, Cie Accorps. Dernière manifestation de solidarité, nous avons relayé l’appel de Joël Hubaut concernant  Hervé Leforestier. Mais nous suivons le dossier Lehodey (un intermittent au tribunal pour escroquerie ! On lui réclame plus de 35000 euros). Bref tout le long de l’année les dossiers s’accumulent dont beaucoup sont traités par notre camarade Escamez. Doit-on continuer ce type d’action ? Quelle équipe veut bien s’investir avec José Escamez ? La solidarité est essentielle tant vis-à-vis du chômage (nous agissons en concertation avec les organisations de chômeurs) que vis-à-vis  des sans papiers, travailleurs immigrés et  accueil des étrangers.

Motion 1

L’adada affirme sa solidarité active avec  les artistes en difficulté. Participe et organise dans la mesure de ses moyens la défense des artistes. Diffuse l’information la plus large concernant les difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Approfondira la réflexion et conduira toute action nécessaire pour associer les citoyens  aux problèmes des artistes. Soutiendra solidairement les luttes de tous ceux que cette société met en difficulté.

Motion adoptée à l’unanimité.

2. Société

Motion 2 – Quelle culture pour quelle société ?

La crise du capitalisme et de son modèle de société ne fait plus aucun doute. Crise du système bancaire, crise du tissu industriel, mondialisation et finalement crise dans l’exploitation de la nature… Ce contexte de crise permanente provoque  des réponses multiformes. On peut penser que l’explosion de la demande culturelle et  de pratiques artistiques est un fait de civilisation et  une réponse à la crise. Nous pouvons en tirer quelques  conséquences : la croissance « artistique » n’est pas conjoncturelle et aucun dispositif de dissuasion n’en viendra à bout. À travers cette croissance c’est un nouveau mode d’existence qui s’organise pour tous les citoyens dans leur façon de vivre ensemble  et qui demande des dispositifs nouveaux pour  ceux qui veulent se qualifier professionnellement. Dans tous les cas le développement culturel accompagne et stimule les changements  sociétaux. La création et l’invention deviennent des critères d’adaptabilité au monde moderne en mutation incessante.   Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 3 – Culture de Proximité

Les artistes sont confrontés à un nouveau mode de développement qui implique  la reconnaissance du secteur indépendant des arts et de la culture. C’est avec ce secteur et en lui en accordant les moyens que doit désormais se penser le développement culturel. Cela implique d’être attentif à une culture diffusée en  proximité par un maillage nouveau des territoires. Cette culture doit se bâtir pour et avec les citoyens sur tous les plans. L’éducation Populaire peut devenir le principal vecteur de cette politique, à condition que l’artiste et son œuvre s’inscrivent au cœur  des dispositifs nouveaux.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 4 – Rééquilibrer le secteur indépendant et les institutions

Jusqu’à présent le dispositif de développement culturel était de type pyramidal. Dans ce cadre les institutions constituaient un pôle de référence obligé. Aujourd’hui nous devons penser un nouveau type de développement plus horizontal. Sortir d’une pensée de l’art codifiée par l’excellence, l’exception et la rareté. Bref une nouvelle distribution des forces vives implique un rééquilibrage des aides et financements. Implique la reconnaissance de nouvelles donnes. Il faut orchestrer, harmoniser et élargir la base sociale de l’art et la culture. Il faut convoquer l’ensemble des acteurs pour une ambition nouvelle.

Motion adoptée à l’unanimité.

3. Les disciplines

Motion 5 – La danse

L’adada apporte son soutien à la lutte du secteur de la danse.

Il nous paraît pertinent de mettre en évidence les problèmes de la danse. Pourquoi ?

Parce que malheureusement la danse souffre depuis des années d’un différentiel d’aide publique que rien ne justifie.

Parce de plus en plus d’acteurs de cette discipline ont pris conscience des problèmes qui pèsent sur eux et ils se sont mobilisés en conséquence.

Parce que plus que toute autre discipline, la danse dans son expression contemporaine, voit son développement reposer sur des fonds publics (en dépit du reliquat mondain entretenu par Lanvin).

Parce que le langage de la danse à l’instar d’autres langages procède d’un besoin d’émancipation et de libération.

Qui peut le plus peut le moins : toute conquête concernant la danse tire l’ensemble de nos disciplines vers le haut en termes de politique publique. Il reste que nous devons rester très vigilants à prendre en compte tous les secteurs.

(La vidéo, le cinéma, On en est où ?).

Motion adoptée à l’unanimité.

4. Région et territoire

Motion 6 – Politique territoriale. Convention. Contrats et réseaux

Dès lors que l’on parle de politique territoriale… Nos regards se tournent vers la Région. L’adada a pris position sur la future Réforme territoriale. Sur le fond, il s’agit de s’assurer que chacune des entités publiques (État, département, ville, région) qui concourent à la mise en œuvre d’une politique culturelle, puisse le faire loyalement et harmonieusement. Les artistes voient s’alourdir les pesanteurs bureaucratiques et technocratiques. Il devient urgent donc que se mette en place un système de convention qui opère sur la durée, système ouvert à tous. Contrats d’objectifs partagés. Politiques co-construites.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 7 – Caen Capitale

La situation de la ville de Caen reste extrêmement préoccupante. Le secteur indépendant s’y sent très mal à l’aise. L’hémorragie des jeunes talents est constante. Manque de lieux, manque de lisibilité, manque d’ambition. Le secteur indépendant souffre de promesses constamment renouvelées et JAMAIS TENUES.

Beaucoup d’espoirs ont pu naître avec l’arrivée d’une nouvelle équipe à la municipalité, or de fait la situation de la plupart des artistes indépendants se dégrade. Pas de lieu de représentation. Impossible pour nos camarades bas normands de venir jouer/danser à Caen ou y exposer ou s’y manifester. Seule solution aller voir ailleurs… Même pas à Avignon d’ailleurs… Faute d’une volonté bien inscrite des pouvoirs publics d’y voir la promotion des artistes bas normands.

Motion adoptée à l’unanimité.

5. Diffusion et règles économiques

Motion 8 Faiblesse des dispositifs de soutien du secteur indépendant. Odia

L’adada estime que dans sa forme actuelle, l’Office de Diffusion Artistique ne répond pas aux attentes de la profession. Le développement sans précédent des artistes et structures indépendantes n’a pas la lisibilité et le soutien qui lui est dû. Dans ces conditions (relevées récemment par un rapport parlementaire) il est impossible de gérer une politique cohérente du secteur pas plus en diffusion que sur d’autres plans, formation notamment. Il devient impératif de repenser l’ensemble des dispositifs qui concernent le secteur indépendant.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 9 – Revoir les supports économiques, l’emploi

Collaborer avec les organismes qui repensent l’économie du secteur en termes d’économie solidaire est une nécessité absolue. Nous souffrons de l’inadéquation de nos assises juridiques à notre objet. Malentendu sur l’associatif comme statut alibi. L’ARDES et L’UFISC sont pour l’adada des structures de références.

Motion adoptée à l’unanimité.

6. Les outils

Motion 10 – La concertation et la structuration passe par un Centre de Ressources, de recherche, régionale pour l’innovation culturelle.

Consacré au secteur indépendant, il serait un outil de coordination et de valorisation des réseaux. Le potentiel économique et social que constitue l’ensemble du secteur indépendant des arts y trouverait un ancrage, une base pour son épanouissement. Au service de l’intérêt collectif des artistes, ces derniers en garderaient la maîtrise. Pour la première fois un outil de grande envergure, serait représentatif des artistes et structures indépendants non institutionnels. Lieu d’exposition des œuvres de toute la région. Lieux d’échanges. Mise en musique de l’émergence et de la transmission. À inscrire au plan état/région.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 11 – Formation

La formation continue comme initiale doivent être soutenu résolument par les pouvoirs publics. La formation est une des priorités du secteur.

Motion éducation artistique

Nous affirmons qu’aucune éducation artistique ne peut se dispenser sans les artistes. Nous qualifions d’artistes intervenant, les artistes opérant dans un contexte éducatif. Ils restent artiste à part entière, leur pratique et leur technique relèvent de leurs œuvres et de leur capacité.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 12 – Concertation

Nous devons inventer des outils de concertation qui permette au secteur indépendant de participer à la politique publique. Nous suivrons avec attention la table ronde de la danse mise en place par Laurent Beauvais. Est-ce l’outil secteur par secteur dont les indépendants auraient besoins ? Composé des pouvoirs publics, des institutions et des indépendants (groupe majoritaire). Un tel groupe ne fait pas double emploi avec les comités de suivi des institutions. Nous n’avons pas de comité de suivi global de sorte que les petites structures doivent l’assurer de gré à gré au petit bonheur la chance. Mais jamais n’est mesurée la globalité du travail d’un secteur ni donc comment s’y comporte l’emploi. Aucun instrument de mesure sérieux (d’où le rapport parlementaire) n’existe. CRSV.

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 13 – L’évaluation

L’évaluation reste une préoccupation constante. Nous disposons d’un texte. C’est un serpent de mer. On peut estimer que l’évaluation relève des critères de l’intérêt général d’une part et de la collection des points de vue d’autre part. Sans oublier que par définition l’œuvre d’art n’a pas de prix, qu’une certaine gratuité la fonde.

Motion adoptée à l’unanimité.

7. Structuration Election

Motion 14 – Structuration du secteur indépendant

A-t-on besoin de l’adada ? Ce qui est un besoin impératif, c’est que notre secteur se structure et se donne une représentativité. Cette représentativité doit permettre des économies d’échelles. Si on veut préserver la singularité de chacun nous devons proposer chaque fois que cela est possible une réponse murie collectivement. Ainsi l’adada ne vaut que comme entité collective. Si nous devons continuer : ce sera à titre provisoire.

Proposition de renouvellement du bureau :

Candidature

François Boros (Musique)

François Alleaume (Art Plastique)

Clotilde Labbé (Orne)

Guillaume Leterrier (Manche)

Valérie Colette–Folliot (Danse) Trésorière

Sortants : Frédéric Hocké, Elise Fernagu

Les cinq nouveaux candidats ont été élu à l’unanimité ainsi que

JP Dupuy (Président),

Claudy Nogent-Pistritto (Cinéaste, Vice Présidente),

Julie Lerat-Guersan (Comédienne, Secrétaire),

Hervé Mazelin (Décorateur, Vice Président)

8. Avenir de l’Adada

Motion 15 – Finances démocratie et développement de l’adada

L’adada a sollicité 20000 euros des pouvoirs publics. Pourquoi ?

Nous voulons travailler en professionnels conséquents et nous n’avons pas d’outils. Mettre un terme au bricolage veut dire lieux bureaux équipement. Cela a un coût. Par ailleurs l’adada veut se développer sur tout le territoire bas normand.

C’est un autre coût, car nous voudrions que nos camarades de l’Orne ou de la Manche ne soient pas victimes d’un surcoût du fait géographique pour participer aux activités. Il faut donc trouver des systèmes compensatoires justes et efficaces.

Autrement les finances de l’adada sont saines mais reposent sur des apports bénévoles très conséquents (20000 à 30000 euros) et les cotisations. Autour de 500 euros.

Seule dépense conséquente : Danse en Danger une banderole à 50 euros !

Là encore disposé de moyens dépend de l’appréciation des pouvoirs publics si ils veulent que l’adada se structure et devienne un partenaire fiable, il y faut un peu de moyens ! Or nous sommes des partenaires peu accommodants… Donc cela suppose de leur part  un appétit de vérité et de démocratie qui trouve alors son expression dans l’aide publique. Nous demandons donc cet argent sans complexe. D’autant que le « y’a pas d’argent » n’a plus de crédit pour nous depuis que Monsieur Alain Tourret qu’en Comédia dell’arte on appelle EL MAGNIFICO vient d’offrir un million d’euros à nos peintres impressionnistes… Sur un claquement de doigt ! Olé…

Motion adoptée à l’unanimité.

Motion 16

Le CA de l’adada donne mandat au Président de poursuivre les démarches auprès des services fiscaux pour que les cotisations des adhérents bénéficient des dispositions réglementaires permettant  de les déclarer  pour allègement d’impôt sur le revenu.

Motion adoptée à l’unanimité.

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Ne figure pas dans ce compte-rendu  la lettre ouverte à la majorité sortante du Conseil régionale dont j’ai pu faire lecture à l’assemblée générale. Cette lettre ouverte qui émane d’un de nos adhérents qui ne veut pas dire son nom par crainte de représailles (perte de ses subventions ?)… va faire l’objet d’une communication en début de semaine (Ouvrez vos mails !).

D’autant que la majorité sortante tient une réunion sur la culture le jeudi 4 mars 2010 à 12h30 au 2 avenue du 6 juin à Caen.

A CAEN.  La question : quelle place pour Caen capitale dans la politique culturelle ?

PRÉSENCE massive indispensable.

Nous étions nombreux ce samedi pour discuter avec Europe-Ecologie à la Garsouille, rue Arcisse de Caumont. Nous avons fait mieux que discuter : Ce fut une véritable séance de travail qui fait passer la CO-CONSTRUCTION dans les mœurs. Merci à Europe-Ecologie de l’avoir compris et mis en œuvre avec nous !

Le lundi 8 c’est Philippe Augier qui invite les « dames » (journée de la femme)  à un petit déjeuner au Royal à CAEN. Notre camarade Valérie Colette-Folliot envisage de s’y rendre et souhaiterait que d’autres militantes se joignent à elle . C’est à 8h…aux aurores !

Comment cela s’appelle-t-il quand tout est dévasté et en cendres et que le jour se lève et que la vie et l’espoir renaissent ?

Cela s’appelle l’aurore.

Electre Giraudoux

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Rappel : Assemblée Générale annuelle ADADA le jeudi 25 février 2010 à la MJC du Chemin Vert,

L’Adada tiendra son Assemblée Générale annuelle le jeudi 25 février 2010 à la MJC du Chemin Vert, 1 rue d’ Isigny à Caen de 17h à 19h.

L’assemblée sera suivie à 19h d’une réception permettant d’accueillir personnalités et journalistes.
Ordre du jour :
– Bilan d’activités et financiers.
– Perspectives ou dissolution de l’Adada.
– En cas de poursuite : quel organisation ?
– Renouvellement du bureau. – Questions diverses.

Télécharger ci-dessous votre convocation à retourner à
l’Adada 17 rue Melingue 14000 Caen ou par mail à jempy.dupuy@wanadoo.fr

Convocation au format RTF | Convocation au format PDF

Créée en janvier 2008 l’Adada s’était accordée 3 ans pour faire la preuve de son utilité.
Les pouvoirs publics ont été sollicité
pour accorder à l’Adada les moyens nécessaires
d’une représentativité effective de tous les acteurs artistiques de la Basse Normandie.
Leur réponse sera connu le 25 février et par conséquen
t nous saurons dans quelles
conditions l’aventure pourra se poursuivre ou pas.
C’est pourquoi la présence de chacun s’avère indispensable.
Continuer ou solder notre compte, l’assemblée devra trancher.
En cas d’absence veillez
à bien soupeser cette question :
en quoi l’Adada est-elle une structure utile à l’intérêt général ?

Les pouvoirs publics (Région, Ville, État , Département) vont devoir
de leur côté trancher…
Nous devrons, en possession de leur avis, trancher à notre tour :
ce sera le jeudi 25 février à 17h
.

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Pétition : Signez l’appel pour la non disparition de l’Hippocampe

L’ADADA se joint au collectif des chorégraphes de Basse-Normandie et des représentants du secteur culturel indépendant, associatif et institutionnel, réunis le 10 février 2010 à l’Hippocampe autour de la problématique actuelle de ce lieu, espace de recherche et de création et de la question de son existence, nous lançon un appel pour la non disparition de l’Hippocampe, un espace dédié à l’art et aux artistes, un espace inscrit au cœur de la population, au cœur du paysage culturel, un espace dédié à l’accessibilité de tous les publics à la découverte des propositions artistiques.

Pour envisager l’avenir, nous vous posons ces questions :
1) Quel positionnement sur la politique culturelle chorégraphique les partenaires publics ont-ils aujourd’hui ?
2) Sont-ils prêts à se prononcer sur la nécessité de l’Hippocampe dans le potentiel créatif en Basse-Normandie et Caen Capitale ?
3) Sont-ils prêt à s’engager, enfin, après des années d’atermoiements, voire de tergiversation, dans le soutien à l’Hippocampe en tant qu’espace de création et de monstration
?

Aujourd’hui, ce n’est pas une promesse que nous attendons mais une réponse et un engagement concrets.

Soutenez l’Hippocampe, signez la pétition en ligne !

petition
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En savoir plus sur l’Hippocampe

Illustration : capture d’écran via GoogleStreet

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Evaluation droit et devoir

Evaluation : une nécessité objective pour prétendre à une aide publique

« Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes et par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quantité, l’assiette, le recouvrement et la durée ». Article 14, déclaration des droits de l’homme et du citoyen, 26 août1789

Ainsi « suivre l’emploi » de la « contribution publique », en mesurer la nécessité, en « déterminer » les modalités a pu s ‘inscrire comme un droit de regard des citoyens et de leurs élus sur les fonds publics.

Questionner aujourd’hui l’évaluation, c’est d’abord faire retour sur ce droit républicain, en jauger l’exercice, en explorer le devoir, en discerner les obligations.

Reconnaissons d’emblée la nécessité d’une notion, qui nous est chère: la transparence, immédiatement instruite par l’exercice d’une liberté de tous les instants des citoyens eux-mêmes et de leurs représentants.

Or, c’est bien dans ces termes que l’on peut souhaiter cadrer notre réflexion et en définir les limites. Seulement voilà, la difficulté surgit dès lors que l’on considère l’objet de la « contribution publique » ; objet bien différent et singulier s’agissant d’art, d’oeuvre d’art, d’arts vivants, de ce que l’on tient communément comme bien public avec tout ce que cela condense d’intérêt général !

Où est l’intérêt général d’une oeuvre ? La réponse ne peut être tenue pour évidente. L’art pose problème…Et complique sérieusement notre appétit d’évaluation, comme dans ce domaine, l’exercice de son mandat par l‘élu. Nous nous risquons donc, avec prudence, sur un terrain miné…Où la controverse et le dissensus nous écartent du « libre consentement » recherché par les pères fondateurs de la République.

Nous (artistes ou prétendus tels, collectivement organisés ou pas) savons devoir emprunter avec cette réflexion, un chemin ardu mais, devoir y consentir pour « avancer » …Parier sur l’échange et le dialogue sans écarter personne, sans rien occulter de la complexité du processus engagé.

Évaluation et idéologie. Retour sur les origines.

De quoi part-on ?

C’est un procès historique que l’on connaît bien que celui du rapport de l’art à l’idéologie. Dégager l’art de toute idéologie, protéger la pratique artistique d’un cadrage douteux dans l’ordre du politique et de missions édifiantes dans l’ordre du social, seront une des préoccupations constantes et conjointes des responsables politiques et culturels. Cela aboutira, entre autre chose, à confier aussi souvent que possible la direction des institutions culturelles, à des artistes…Ces derniers cumulant leur fonction poétique avec  de nouvelles capacités de gestionnaire, administrateur et finalement d’homme d’affaires.

Se protéger de l’académisme et de  « l’art engagé », élever l’art au-dessus de toutes contingences historiques et politiques…seront des acquis des années Malraux.[1]

Dans le même mouvement l’art devait prétendre s’affranchir de toute contingence d’ordre économique, social, politique et même culturel. Il n’avait plus qu’à répondre de lui-même et à s’auto justifier d’une métaphysique qui lui était propre. Ainsi apparut sans que jamais rien ne le fonde, le concept « excellence », dont les Affaires Culturelles feront leur postulat d’Euclide, ultime avatar de la pensée « Malraux », qui ne se justifie de rien d’autre que de la croyance au « sublime », au « transcendantaaaaale » dirait  Salvador Dali en se frisant les moustaches ! Pure pensée théologique de l’art. Nouvelle religion.

L’excellence se fonde sur du vent et sur l’air du temps. Si, il est de peu de mérite de se prémunir de l’académisme d’hier, qui peut nous préserver de celui d’aujourd’hui ?

Dans tous les cas , la croyance creuse son sillon. Vieillerie. Soyons modernes nous en conjurait Rimbaud.

Peut donc, à partir de là, se repérer dans le domaine de l’art, une surenchère de la pensée religieuse, qui génère ses dévots… Ses intégristes, et au bout du compte ses

« experts » ! À cette pensée métaphysique de l’art … s’oppose un autre système (de penser) où les considérations économiques, sociales et politiques retrouvent un nouveau droit de citer. [2] On obtient ainsi un produit idéologique hybride : un conglomérat savamment dosé de « religiosité » et de données empruntées au réel de l’économie marchande et libérale. Et vogue la galère !

L’imposture fila bon train jusqu’à ce que surgit dans ce consensus mou l’insupportable hydre de la contradiction triomphante. (cachez-moi cette horreur que je ne saurais voir). La crise éclata en 2003 avec le mouvement des intermittents – Ô les  vilains petits canards ! se mirent sur orbite une foultitude d’organisations nouvelles  dont SYNAVI et  UFISC pour une remise en cause tout azimut de l’ordre établi culturel. Fin du consensus mou. Réveil brutal. Les ennuis commencent !

Comment opère la prise d’intérêt du politique sur la culture ?

On voulait les problèmes réglés : Vadé rétro Satanas : le diable sort de sa boite. Politique et culture ? Il nous  faut à nouveau évaluer ou ré évaluer  les données du problème. Quel intérêt portent à la culture les responsables  politiques ? Comment peuvent-ils  s’y impliquer. Y Retrouve-t-on un clivage droite/gauche ? Comment chacun y trouve-t-il son compte ? Évaluation pour évaluation, celle-là en vaut une autre. Façon de dire qu’une évaluation dite artistique, plus ou moins possible, peut en cacher une autre …bien identifiable. Enjeux et calculs  électoraux réhabilitent l’ usage de la calculette…Et tant qu’à calculer, allons jusqu’au bout : tenons le « fric » qu’on y consacre comme référence de base. Au bout du compte : montant du chèque ?

Le rapport aux moyens financiers dont on dispose comme maître étalon de la capacité d’évaluer le travail artistique

On connaît bien le refus d’opérer qu’ont pu –courageusement- adopter  certains comités d’experts (de la danse !) sommés d’exercer leur art dans le cadre de restrictions budgétaires trop importantes à leurs yeux.  Dans un tel contexte : Quel sens et crédit pouvait-on alors accorder à leur expertise ?

Ce que faisant ces experts dont on ne saluera jamais assez le courage et la pertinence, ont reconnu qu’aucune expertise n’a de sens isolée de son contexte économique et politique. Foin de la sacro sainte indépendance et liberté de jugement à l’abri desquels  certains experts prétendent opérer. D’ailleurs bien d’autres dangers menacent les instances qui les rassemblent !

Quand on observe qu’un comité d’experts insensiblement se bonifie et se renforce outre mesure  de « diffuseurs patentés », on observe bien là, une « dérive » qui transforme, à son insu, le comité en organe de régulation (et de rationalisation de la loi de l’offre et de la demande). Il s’agit du Comité d’expert de Basse Normandie pour ne pas le nommer. [3]mais –estimons-nous- d’une autre manière, l’Office de Diffusion de Normandie (ODIA) se trouve confronté à une dérive à l’identique.[4]

Retour en force du quantitatif

Pour revenir un instant sur les considérations économiques (version conservatrice) : elles passent beaucoup par le retour du « quantitatif » insidieusement mais sûrement ré investi. Le retour sur investissement fait mode. On déplore un certain laxisme, une certaine irresponsabilité des artistes. Une désinvolture coupable vis-à-vis des deniers publics.[5] Retour en force du combien ? Combien de représentations ? salle vide ou pleine ? Quand même…Il importe peu ! (point de vue religieux) mais on y revient quand même ! La salle était-elle pleine ? ( réalisme et économie libérale).

L’industrie culturelle de masse reste insidieusement  une composante de référence. La culture ; source d’exploitation et de profits c’est une réalité…dont on s’interdit de faire un paramètre d’évaluation. Il faut donc savoir le faire mine de rien… Voilà où le talent s’emploie.

De la culture comme auxiliaire du développement économique : attractivité et restauration de la force de travail des couches moyennes

L’attractivité est une autre composante de la valeur ajoutée du fait culturel. Du ça paie et du ça vaut et ça peut rapporter gros.  Donc : bon investissement et bons profits co-latéraux.  C’est vérifié et calculé : indéniable. L’attractivité culturelle de la France en fait  le « number one » du tourisme dans le monde. C’est un fait et la donnée artistique joue sa partition dans cet immense parc d’attraction et de loisirs qu’est devenue notre beau pays. Le bras armé de cette conquête du monde ce sont nos festivals et le culte de l’événement. Surenchère et inflation de l’attractivité … d’un territoire, peut, se penser et se concevoir à partir du vecteur culturel… Quel élu, un tant soit peu responsable, n’aura pas le souci du développement de son territoire ?

D’autant qu’au souci d’attirer des usines[6] a succéder la nécessité d’attirer et d’organiser de nouvelles formes de développement et d’activités créatrices d’emploi. Le secteur tertiaire, le secteur des services, la recherche et donc la culture sont des dimensions modernes du développement capitaliste. Attirer capitaux et entreprises demande donc une politique culturelle attractive. Dans ce contexte : l’ innovation devient le maître-mot, le sésame du développement économique.

Enfin même si elle est d’ordre intellectuel plus que manuelle, une force de travail a besoin de se restaurer, de se renouveler …Bref , il faut trouver l’opium[7] de ce peuple de travailleurs là et la culture, le loisir culturel, l’art sont tout indiqués pour remplir cet office de salubrité publique. L’exploitation gangrène toutes les formes de la vie économique et sociale. Comme dirait Pierre Dac : « la culture est le nouvel élixir des classes qui boivent »

On l’aura compris le contexte idéologique de toute évaluation existe…Et ce contexte n’est pas innocent. Nous l’avons dit et le répétons le terrain est miné…Autrement dit tout discours sur l’évaluation est hasardeux… On ne peut s’y risquer qu’avec une solide analyse du contexte économique sociale et politique[8]. À l’évidence, beaucoup de paramètre à maîtriser.

Est-il possible au bout du compte, de procéder à une évaluation strictement dégagée de toutes contingences économiques, sociales et politiques comme peut y prétend l’artiste lui-même, oeuvrant en toute indépendance ? Y prétendre n’est pas nécessairement y parvenir.…Et qui y parviendrait, pourrait bien encore rester objet légitime de suspicion.

Données nouvelles pour repenser la relation art et espace public

C’est à la charte fondatrice du Synavi que nous emprunterons présentement nos éléments de réflexions, pour aller plus avant. Que dit cette charte dans son article 2 ?

« La place essentielle des artistes dans ces structures3 met en évidence les liens de l’activité de création et de la vie publique. L’activité artistique y est en prise directe avec la société et l’espace public, dans un rapport d’interaction concrète, de dialogue, voire de résistance. Les structures artistiques et culturelles indépendantes sont des espaces nécessaires de libre expression et de débats. Elles forment de petites enclaves d’utopie au coeur du réel. Elles permettent de résister au laminage de la subjectivité et à la normalisation des sensibilités. Leur existence fait jouer à la pratique de la création un rôle essentiel dans la démocratie. »

Réfléchir l’évaluation dans le domaine des arts, et particulièrement des « arts vivants » ne peut se faire sans questionner et enrichir de nouvelles dimensions la notion de démocratie. En effet, comment passer du plus singulier au plus général sans trahir ni réduire ni le singulier, ni le général ?

Comment verser un acte singulier, irréductiblement singulier au compte de l’intérêt général ? Voilà bien l’amorce d’un paradoxe complexe qui va bien au-delà d’une modeste enclave d’utopie !

Toujours dans cette même charte on peut lire (article 5)

« Dans tous ces domaines, les structures de la création indépendante participent à des missions de service public. Elles s’engagent à demander à l’Etat et aux collectivités locales de prendre enfin la mesure de leur engagement et de réévaluer leurs politiques de financement à leur égard. »

C’est bien dans la volonté de participer à des missions de service public que s’ inscrivent désormais la plupart des structures dites indépendantes et donc elles s’engagent à

« rendre des comptes » quand elles bénéficient d’argent public au titre de l’accomplissement de missions reconnues et identifiées par la puissance publique.

Comment prétendre à cette place et à cette mission, sans observer et évaluer, c’est-à-dire sans la volonté de « rendre compte » et de comprendre « comment ça marche », tant dans les oeuvres présentées, le fonctionnement et les actions des équipes artistiques, que dans le cadre plus large des objectifs poursuivis par les politiques culturelles ?

Dans ces conditions, l’évaluation peut consister en un examen rigoureux dans un cadre légal qui confère une légitimité aux jugements portés, de tous les éléments constitutifs de

l’oeuvre accompli et de tout ce qui concoure à en améliorer l’impact. De fait c’est le montage des critères et des paramètres : le coefficient qu’on leur accorde qui doit être soigneusement soupesé car les dérives viennent de qui peuvent fausser l’évaluation. Corrélativement à quoi , il faut s’assurer et se garantir d’une pluralité des jugements.

Reconnaître la spécificité des politiques culturelles

« Le premier principe de l’évaluation de la politique culturelle impose de négocier un volet évaluatif portant spécifiquement sur les valeurs culturelles. Cette affirmation d’une spécificité est un préalable à toute négociation sur l’évaluation des retombées « utiles » de l’action culturelle. L’exigence est importante et supposera une mobilisation politique forte » Jean Michel Lucas

Sous l’aspect stricte de la relation au législateur et à la puissance publique, l’état de la réflexion actuel doit beaucoup à Jean-Michel Lucas. ( alias Casimir) Et c’est à lui que nous empruntons l’essentiel des réflexions qui suivent.

La politique culturelle ne dispose pas, aujourd’hui, de modes d’évaluation autonomes. Elle trouve sa justification dans la légitimité des autres politiques publiques et s’évalue à l’aune de son « utilité » pour les autres finalités publiques. C’est ainsi que nous la trouverons mesurée avec des indicateurs propres à l’emploi, au tourisme, à la formation et à l’éducation, à l’économie et au développement des entreprises, …

L’enjeu d’une politique culturelle spécifique n’est pas de désigner les objets d’art eux-mêmes mais de mettre en place des dispositifs d’évaluation des productions artistiques qui opèrent au nom de l’intérêt général, sans se soumettre aux indications et lois du marché ou au principe de la demande du public qui lui est associée.

Cette question de l’autonomie de la culture par rapport aux autres politiques conditionne la possibilité d’en repenser le sens mais aussi de penser comment l’art est à l’oeuvre au sein de la société. Et dans ce travail, la notion de confrontation est essentielle tant entre les professionnels eux-mêmes qu’avec les décideurs.

Pourquoi « confrontation » et non « partage » ? Parce que ce n’est pas le consensus qui est recherché, mais la prise en compte de la pluralité des points de vue, y compris dans leurs conflits possibles, dans la décision qui devra être prise ensuite par le décideur.

L’évaluation, un outil pluraliste de compréhension,

une démarche collective

Nous avons commencé à l’indiquer, nous pensons que l’évaluation est une démarche collective et organisée de construction de jugements pratiques portés en vue d’une action ou d’une décision. Elle consiste en l’examen rigoureux d’une action publique projetée ou exécutée en tant qu’action artistique et culturelle.

Cet examen requiert un cadre institutionnel qui confère une légitimité aux observations et jugements portés.

Plus que de dire si c’est bien ou mal en se focalisant sur un résultat, on s’attachera à saisir le processus ou la démarche dans toutes ses composantes en bonifiant au passage une meilleure connaissance des conditions de mise en oeuvre des interventions publiques et de la réalité concrète des mutations et transformations sociales  que cela peut provoquer.

Concept nouveau : la co-construction

.

La détermination des valeurs artistiques et culturelles qui sont bonnes pour l’intérêt général n’est jamais réglée une fois pour toute. La politique culturelle s’initie et se construit par et dans la discussion publique, elle est co-construite. Ce principe de co-construction est un enjeu de démocratie. Il signifie que la complexité des situations est en permanence assumée par l’instance qui associe acteurs et décideurs.[9] De nombreux dispositifs de confrontation avec les acteurs associatifs, les professionnels, les élus, peuvent jouer leur rôle sous forme de « comités », « organismes paritaires », « chartes déontologiques », « protocole de travail », « assises locales ou départementales »,… Ils permettent de confronter le sens et les valeurs d’acteurs différents engagés dans un mouvement complexe. La politique publique devient ainsi co-élaborée, elle organise la discussion sur l’ensemble des choix, met en place les dispositifs de concertation.

Théorie de l’exception

Le trait d’une oeuvre n’est pas l’excellence mais l’exception ou la singularité très affirmée de l’oeuvre. Il nous[10] semble que, dans l’ordre de l’artistique, l’évaluation doive procéder de deux positions sans qu’il y ait à veiller à leur  compatibilité. La première position se rapporte au savoir, travail d’archiviste et de repérage des savoirs et savoirs faire constitués, l’oeuvre s’inscrit plus ou moins dans une histoire (histoire de l’art) et il existe donc d’origine universitaire ou journalistique (défini comme la critique) un creuset de connaissance qui peut contribuer à nommer l’oeuvre.

La deuxième position relèverait de l’inconnu de soi. Du non savoir et de la place souveraine qu’il est possible de lui accordée. L’une et l’autre positions cohabitent avec plus ou moins de bonheur mais c’est de la gestion intelligente de l’une et l’autre que ressort l’exercice. Oui, il y faut une éthique, un sens subtil de l’équilibre, une ouverture d’esprit appropriée.

Au total, on voudrait que l’exercice ne soit jamais expéditif ! Or confié à des professionnels ou amateurs éclairés ; il va s’exercer le plus souvent sans moyen, sans accorder le temps nécessaire, à la va-vite …En amateur ! Dans une disproportion assez sidérante de ce qui constitue le travail des uns (les artistes) et l’absence de travail des autres ( les évaluateurs). Bref, se donne-t-on les moyens de son ambition ? La réponse est non !

La « critique » n’a pas suivi la dynamique de développement du secteur culturel ; elle est restée « scotchée » à la crise de la presse…La médiation de l’opinion publique n’a plus sa mesure et son orchestration.[11]

La pluralité des jugements n’a plus aucune assise…Il n’y a pas deux points de vue, il n’y en a plus qu’un quand il apparaît. Un peu court !

Evaluer les évaluateurs

Qui t’a fait roi ? La question se pose ou devrait se poser et même se reposer. Evaluer les évaluateurs… Devrait être une affaire entendue. Personne ne l’entend. Chacun court après sa rente de situation …D’où que l’on opère. Dans cette compréhension, l’évaluation devrait elle-même être « évaluée », c’est-à-dire organisée pour être mise en débat public, en permanence. Nous sommes loin du compte.

Sans doute souffre-t-on d’une sous évaluation chronique qui va de pair avec des surévaluations sauvages ! On arrête pas de faire dans l’à peu près, ce qui nuit au travail du véritable évaluateur qui se sent responsable et investi.

Il y a de réelles expertises possibles correspondant à un travail réel possible et dont l’expert n’a pas à rougir. Crée-t-on les conditions d’un tel travail ? Rien n’est moins sûr. On préfère s’en tenir à de l’amateurisme…Amateurisme à quoi l’on astreint même la personne experte et compétente. C’est le nivellement par le bas ! Il faudrait créer des conditions d’expertise et de contre-expertise ( deux points de vue travaillés et non concertés) simplement sérieuses ( et effectivement rémunérés, produites contre honoraires)

Il y a pourtant, même en matière de recherche, moyen d’évaluer le chercheur ! Non pas parce qu’il aurait trouvé…Mais parce qu’il répond de la mise en œuvre d’un protocole. Notion parfaitement étrangère à la pratique artistique : on préfère projet (avec avant même la mise au travail, une anticipation des résultats …C’est moins risqué qu’un protocole et donc mieux contrôlable).On doit donc se dire que la sous évaluation permanente et sauvage serait la rançon d’une navigation à vue et d’une précarité structurée pour durer.

En effet il y a toujours un « ça ne vaut rien » pour justifier le « turn over » dont les artistes font l’objet et justifier un sous financement endémique qui INTERDIT la reconnaissance effective de ce qu’une vie puisse être d’artiste !

Sauf exception, cela n’est pas prévu même avec l’imposture de l’excellence. Il n’y a officiellement d’artiste reconnu dans une permanence de leur pratique, que mort !

Curieuse façon de vivre.

JP DUPUY 30 jan 2009 ADADA

En fev 2009, l’adada a tenu son assemblée générale sur le thème de l’évaluation ; Ce texte vient couronner la réflexion alors engagée : il ne prétend pas clore le débat ; il demande donc à être amendé, corrigé et discuté. Il sera alors présenté au vote à notre prochaine AG de février 2010.


Notes

1.Même le PCF alors au sommet de sa puissance, saura en 1967 lors d’une conférence nationale exceptionnelle sur la culture, tenue à Argenteuil, affirmer que « l’art n’est pas réductible à l’idéologie ». Il est vrai que l’affaire du portrait de Staline avait déclenché un séisme quelques années (1956) plus tôt dans les rangs des intellectuels communistes alors fort nombreux. Argenteuil fut donc l’aboutissement d’une longue maturation qui permettra à la mouvance communiste d’observer une bienveillante et néanmoins critique neutralité vis-à-vis de la politique de Malraux

2.C’est ainsi qu’une commission de l’ARDES (Association Régionale de Développement de  l’Économie Solidaire) essaie  d’interroger et de discerner les paramètres et critères  sociaux du travail artistique dans sa réalisation  comme dans sa diffusion.

3. Stigmatiser le dit comité n’est pas de notre propos.

4.Lui aussi perd sa qualité de soutien à la diffusion (et donc à l’existence des compagnies) pour n’être plus, sauf exception qu’un organe de régulation et de sélection pour l’entrer des artistes dans le métier.

5. Nous avons déploré en son temps, certaines polémiques désastreuses dont fut saisie l’opinion publique à l’occasion du changement de tête à la direction du CDN.

6. À  l’heure de la mondialisation, renforcer le tissu industriel d’une Région est devenu une gageure, un pari intenable …Il faut donc bien se tourner vers une autre stratégie –compte tenu du libéralisme capitaliste mondialisé ( chine comprise)- et jouer la carte culture prend alors tout son sens ; Un sens relativement irréversible : pas d’autres cartes à jouer en dehors de la reconversion vers l’écologie et le développement durable.

7. Explosion phénoménale de la consommation de cocaïne et autre drogue dure dans tous les milieux.

8. Inutile de dire que nous n’en avons pas la prétention. On ne fait ici que mettre le doigt (le petit) sur cette dimension du problème.

9. Outre Jean-Michel Lucas dont on s’excuse  incidemment de travestir la pensée, notre réflexion doit beaucoup au SYNAVI qui  a beaucoup réfléchit la question et dont on trouve la meilleure trace dans ces « cahiers ». Cahier n° 1 présenté à Avignon l’été dernier. Juillet 2009.

10. Pour la théorie de l ‘exception qui peut vaguement se référencer à Philippe Sollers, ce serait plutôt notre ami Laurent Frattale responsable national du Synavi, coprésident du CRSV B-N  qui m’en offrit la primeur. Je l’en remercie bien volontiers.

11.Heureusement internet a ouvert de nouvelle piste …On peut donc trouver de la critique avertie sur le Web et notamment l’insensé-scenes qui rassemble de nombreuses signatures qui couvrent de nombreuses prestations de la région. Lot de consolation…dans un désert sans fin dont ne peuvent que souffrir les artistes d’ici …Et d’ailleurs.

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Discours de Monsieur Tourret lors de l’assemblée plénière du Conseil régional de Basse Normandie les jeudi 17 et vendredi 18 décembre 2009

M. Tourret lors de l’assemblée plénière du Conseil régional de Basse Normandie les jeudi 17 et vendredi 18 décembre 2009

A visionner en cliquant sur ce lien…
A propos de la Commission 7 : Partie Culture et Commission 8 : Solidarités , politique de la ville, logement, santé, handicap (23 min.)

A visionner en cliquant sur cet autre lien
A propos de Culture : Soutien au programme de développement de projets audiovisuels (8 min.)


Dans l’attente de vos commentaires…

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Compte-rendu réunion collectif danse (vendredi 21 nov 2009) aux ateliers intermédiaires : pour continuer le débat !

Vous avez vu passer récemment deux courriers, l’un adressé au Drac, l’autre au Président de Région : ils sont les effets d’une réunion du collectif danse qui s’est tenu le 21 novembre dernier. Nous n’en sommes pas restés là un troisième positionnement plutôt  adressé à la ville et  au maire de Caen a été élaboré. Doit-il prendre la forme d’une lettre ou d’un communiqué ?


Vous avez quelques jours pour en décider. Communiqué , nous ferions coïncider sa sortie avec  le rendez-vous de samedi prochain 9h00 à l’ancien siège du CCI ( centre ville Bd du général Leclerc) Débat projet de ville : quelle économie pour l’art et les artistes !

Cependant Vendredi dernier le collectif/danse a ouvert des discussions dont  je me fais ici l’écho. 5 questions et un brouillon de lettre communiqué  sont soumis au feu rouland de vos observations.

1. Peut-on adhérer au collectif si  on dirige une structure qui ne remplit pas ses obligations économiques et sociales ? Comprenez qui ne paie pas ou incorrectement ses salariés ?

Bonne et vraie question, d’autant que l’on peut adhérer à l’adada que l’on soit employeurs ou salariés. En quoi d’ailleurs l’adada n’est pas un syndicat !

Éléments de réponse :

Nous soutenons les syndicats d’abord de salariés ( solidarité oblige) et d’employeurs ( Synavi ou syndeac participent à la négociation des conventions collectives ; ce qui leur fait reconnaître de facto la nécessité et l’obligation du respect des droits. Certains employeurs syndiqués sont de fait adhérent de l’adada et bienvenu. Côté salariés c’est la grande misère syndicale …Il faut une loupe pour trouver des salariés syndiqués ! On ne peut donc que le déplorer !  En quoi d’ailleurs dans sa forme peu aboutie l’ADADA s’avère indispensable pour que s’exprime et s’expose tous les problèmes. Nous le faisons depuis deux ans sans moyen …Nous en accordera-t-on pour pouvoir continuer cette tâche très lourde ?

Il n’est pas de notre ressort de contrôler et stigmatiser les manquements aux droits sociaux et économiques… Nous n’ignorons pas que l’intermittence est un cache-misère qui dédouane les pouvoirs publics de  financer à sa juste mesure les projets et entreprises artistiques !

La tartufferie que tout le monde connaît c’est que seule les institutions sont sensées avoir les financements « professionnels »  à la bonne hauteur… Les entreprises du secteur indépendant quant à elles doivent des démerder !

Donc qui peut se permettre honnêtement de jeter la pierre ?

Les institutions ? Elles sont les premières a utiliser l’intermittence comme variable d’ajustement de leur finance quand elles relèvent des arts vivants. Relevant des arts enregistrés c’est les grosses boites (télé ou ciné) qui ont inventé la PERMITENCE !

Alors pour ne pas souscrire à l’ hypocrisie ambiante, évitons  d’accuser les plus faibles tout en dénonçant intelligemment la situation.

Oui ! il n’est pas acceptable que l’on ne respecte pas les droits économiques et sociaux dans le secteur de l’art ! Et j’invite à la lecture de la pièce remarquable de Jean-Luc Lagarce Nous, les héros qui traite du sujet. Se rappeler que des premières génération d’artistes produits par la décentralisation vont arriver à la  « retraite »… Le plus souvent des retraites en forme de « minimum vieillesse »  contrepartie d’une pratique constante dans le  non-respect des droits.

Notre impératif ? dénoncer sans cesse  la tartufferie ! appeler à se mobiliser en permanence ! réclamer la mise en œuvre d’une économie solidaire et adaptée à nos pratiques !

Viendrez-vous le dire Samedi prochain 5 décembre à la CCI ?

Dénoncer nos conditions de travail ? Dénoncer la misère ?
Dénoncer la Drac qui convoque les compagnies de danse à Saint-Brieux pour les évaluer  sans s’inquiéter du coût  des prestations ?
Ne voilà-t-il pas un cas flagrant d’hypocrisie bien entretenue ?
Comme l’a suggéré un camarade danseur attentif au discours du Drac sur  les avancées  numériques  ( colloque de Caen du 27 nov 2009) : à quand une évaluation par visio conférence des projets chorégraphiques ?
Notre travail consiste à  inquiéter les pouvoirs publiques . De solliciter qu’elles paient les prestations. Par exemple l’adada réclame que soient rémunérés en régie municipale les prestations des artistes professionnels lorsqu’ils se produisent dans des bâtiments publics ! nous avions soulevé le problème lors de prestations danse à l’église Saint-Nicolas. Nous souhaiterions qu’alors la ville veille au grain ! Idem  lorsqu’un dispositif mobile s’installe au château et que s’y produisent  des compagnies de danse professionnels. Qui les rémunère ?

Tartuffe une fois de plus ! Tartuffe serait-il le premier employeur des danseurs et compagnies ?

L’adada se bat et se battra d’abord résolument contre Tartuffe. Tous ces non paiements  produit de non financement  parce qu’on sait très bien que l’artiste s’exprimera quand même payé ou pas !

De cela on parlera Samedi prochain 5 décembre 2009 à l’ancienne CCI !

Le débat sur le respect des droits est complexe et  le terrain miné :  nous devons faire en sorte que ce problème bien réel ne nous empêche pas de nous organiser et d’agir ensemble. Nous ne devons pas l’ignorer et ne pas ignorer les dégâts qu’il peut produire de toutes les manières. Le collectif danse a aussi abordé un autre problème.

2.Le politique a-t-il le droit d’afficher ses préférences en matière artistique?

Autre terrain miné. Est-ce le rôle de la ville de programmer dans ses salons  une manifestation en faveur d’un artiste plutôt que d’un autre ? Est-il acceptable qu’un responsable politique affiche ses goûts et ses couleurs ?

La réponse qui va de soi est NON ! C’est bien celle qu’avait fourni un responsable socialiste Thierry Legouix  qui avait honoré de sa présence notre dernière Assemblée générale où nous en avions débattu. Non paraît la réponse consensuelle  ce qui convenons–en érige la tartufferie en beaux arts et langue de bois de l’exercice politique. Les politiques comme chacun de nous ont  leur propre opinion et  donc  on peut solliciter discrétion et réserve sur ce terrain au profit de principe égalitaire et républicain. Discrétion et réserve n’interdissent pas une expression à minima sur les goûts et les couleurs.

Les politiques sont en général très avertis des dangers de trop s’exprimer en la matière…De leur côté les artistes sont  moins prudents dans les jugements de valeurs  que parfois ils portent sur la politique. C’est comme souvent Jacques Rancière qui a raison ; Nous devrions pour un heureux développement du fait démocratique redonner au DISSENSUS  sa dimension salvatrice et cultiver plutôt qu’un  art du consensus  souvent réducteur , un dissensus bien travaillé et expressif de notre capacité de tolérance . En matière de politique culturelle, nous dirions dissensus obligatoire et reconnaître par là la vérité irréductiblement visionnaire et singulière de l’œuvre d’art. Son « inquiétante étrangeté ».

Nous devons donc être attentif à démarquer constamment que nous sommes porteurs de deux points de vue qui cohabitent dans un relatif dissensus : le point de  vue « sociétal », une parole de l’ordre du collectif et le point de vue  singulier de l’artiste  dans la dynamique de sa sensibilité poétique.  Concilier l’inconciliable ! Voilà encore profondément un pari tenu par l’adada !

3. Pour arrêter de se marcher sur les pieds  nous devons nous structurer.

Nous avons échangé sur Kaffé croissant et sur le désordre et l’anarchie qui  président plus ou moins à la saison de danse.  Nous avons salué le travail de  Danse perspective pour coordonner et structurer les échanges et la diffusion par delà son investissement précieux dans la formation, mais nous constatons que l’on peut le même jour à la même heure se voir « invité » à  des manifestations très intéressantes sur la danse ..Ce qui ressemble un peu à la fable l’huître et les deux plaideurs. Il y a : NOUS Avons un problème de coordination  et ce problème ne peut se traiter empiriquement !

Comment éviter de se marcher sur les pieds ? Comment à ce niveau organiser une prestation mutualisée. Peut on imaginer un outil annuel en forme de calendrier de saison ? Un Agenda  illustré et commun à tout le secteur danse : il irait de septembre ) fin août… conçu et réalisé au profit de tout le secteur ?

En supposant qu’un tel ouvrage puisse exister  il nécessiterait dès maintenant la collecte des informations  ( une présentation adéquate indiquerait le prévisible et/ou l’aléatoire : ce serait un excellent ouvrage révélateur de la vitalité de la danse en Basse-Normandie)

La question devient combien ça coûte et qui peut le faire ?   Deux questions parfaitement soluble dès lors que les fonds nécessaires serait dégagés par les pouvoirs publics. L’adada pourrait s’en charger ou n’importe structure  candidate… J’en profite pour signaler que comme chaque année, l’association « le jeu de la règle »  propose son « imprévisible 2009 » un agenda unique au monde ! lejeudelaregle@laposte.net

Comme quoi l’association ressource  pour une mise en œuvre existe… On la trouve aussi avec des adhérents de l’adada qui  s’occupent de communication comme  blackmagic  de yann Voraceck et Hervé Mazelin ( membre du bureau d’adada )   Mais encore  nos  chères mutus Bazarnaom ou  ateliers intermédiaires seraient en mesure  de concrétiser une telle iniiative en attendant de nouvelles « fabriques «  à Caen.

4. Événement danse

Il a été suggéré de faire un off au Festival Danse d’ailleurs…Sous l’appellation « danse d’ici ».
Suggestion vivement contestée car fut-il dit  du off c’est du gratuit et du non payé modèle Avignon….Le débat est ouvert ! Mais il manque une grande manifestation populaire sur la danse et par la danse qui doit être pensée …Une grande manifestation citoyenne  car la danse reste la pratique artistique la plus répandue, la plus ouverte et la plus nécessaire au métissage et à la diversité. C’est le premier vecteur de rencontre possible .

5. Danse en danger

Si la danse est en danger c’est  que plus que tout art elle repose  essentiellement pour ne pas dire exclusivement sur  les fonds publics et donc sur une volonté politique. Philippe Duron n’a pas dit autre chose lors de l’ouverture des débats sur la politique de la ville en reconnaissant les difficultés singulières propres à cette discipline ( c’était le samedi 14 novembre  dernier  au théâtre des cordes)

C’est donc en masse que les danseurs doivent venir Samedi prochain 5 décembre à l’ex-CCI, éclairer et défendre les dimensions économiques ( les contraintes qui pèsent sur cette discipline) de leur travail.

Proposition communiqué/lettre pour ville de Caen, Caen-métropole et Caen la mer

La ville de caen se veut porteuse  d’un projet de politique culturelle s’appuyant sur un triptyque :  création/Diffusion/formation. Le collectif danse , avec sa volonté de rassembler dans une commune réflexion et action tous les acteurs de la danse se reconnaît parfaitement dans cette volonté de structurer une politique culturelle  dans tous ces aspects. Qu’en est-il alors au niveau de la danse ? Quelles perspectives se trouvent ainsi posées ?

Nous ne prétendons ici qu’allumer le feu…Solliciter la réflexion et encourager le débat.

1. Création

Le constat est déjà fait : depuis des années les équipes de création, danseurs et chorégraphes souffrent d’un sous financement  avéré à tous les niveaux d’intervention de la puissance publique. Ce sous financement à conduit certaines commissions d’évaluation  à suspendre leurs travaux… La dégradation des moyens financiers affecte d’abord la création et son exigence de qualité.  Que ce soit l’institution (le CCN) ou le secteur des compagnies indépendantes, en dépit de nos protestations, la situation reste fondamentalement  catastrophique. La disparité des traitements fait à la danse par rapport au théâtre reste insoutenable ! Ce qui ne veut pas dire que les « théâtreux » seraient des nantis ou des privilégiés. Cela veut dire qu’en danse on hésite pas à maintenir les structures en état de pauvreté indécente …Pour ensuite déplorer  la pseudo médiocrité des prestations (cf l’ODIA!)

C’est se permettre d’émettre des jugements de valeur compte tenu de la médiocrité des moyens accordés que nous estimons scandaleux et indécents. On ne peut donc parler d’une politique de la danse sans un réel et très significatif effort financier pour tous les acteurs de cette discipline. C’est une vérité incontournable et première à partir de quoi une perspective peut se dessiner !

2. Diffusion

Une politique de diffusion de la danse n’aura de sens qu’avec une mise en réseau consistante d’une part, et une volonté clairement affirmée de promouvoir  la danse.  Mettre un terme à la pénurie de locaux, identifier et promouvoir par des soutiens adéquates tous les lieux existants,

Equiper de nouveaux lieux… Arrêter de laisser les structures « bricoler » et les soutenir  véritablement à la bonne hauteur. Que l’Odia joue son rôle de soutien et non de chien de garde malthusien. Que soit bien identifié un réseau de distribution régional. Que soit créé un nouveau réseau à l’échelle de la communauté urbaine ( un réseau en assurant  des prestations en proximité assurerait aussi un meilleur financement de la création par des achats en coréalisation plus avantageux) ; Caen-métropole  doté d’un office danse  organisé et géré par les artistes eux-mêmes pourrait  asseoir un nouveau réseau (ouvert aussi sur d’autres disciplines) coordonner et harmoniser une vraie diffusion. Ainsi  les petites localités  pourraient jouir de prestations de qualité grâce à l’intelligence  d’une mise en commun de moyens. Bien entendu un tel dispositif suppose une coordination technique et « politique » avec l’office de la culture départemental, en tirant bénéfice de l’expérience acquise. Il n’y a pas de diffusion dynamique en milieu péri urbain comme en milieu rural sans un apport actif des habitants du territoire. La démocratisation trouverait là , un terrain d’élection.

Même en milieu urbain pas de démocratisation pensable sans implication des citoyens pour une culture faite de  lieux de proximité. La diffusion doit être aussi inscrite dans cette perspective.

3. Formation

La formation est l’enfant pauvre de la discipline alors même que chacun s’accorde à penser qu’elle est déterminante ! Le CCN a fait un travail  profond et  constant pour que l’exigence de qualité  soit mieux qu’admise, devenue une exigence très partagée.

Quel danseur néglige de se former, d’entretenir son appétit de progrès et de découverte !

La danse est une discipline où la  recherche  est incontournable.  Pas de développement possible de la danse sans un effort de formation, sans une professionnalisation, un entretien technique de haut niveau !

S’accorde-t-on  des moyens de formation conforme  à  ces exigences ?  Une formation exigeante  implique la rencontre avec ce qui se fait de mieux. Implique circulation des œuvres et des « talents ». Pas de haut niveau sans multiplier la présence de passeurs ( pédagogues/praticiens) omniprésents sur le terrain. Encore une fois le CCN fait beaucoup mais il ne peut pas tout compte tenu des moyens dont il dispose.
Car, hélas, on y revient toujours un niveau trop bas de financement hypothèque crucialement  le développement de la danse.

L’éducation artistiques  des publics comme des enfants  reste en jachère !

Il est vrai que la danse porte des exigences qui s’accommodent mal du professionnalisme marron ! C’est-à-dire de l’imposture de se dire professionnel avec une pratique d’amateur.

Ce brouillage des lignes qui sévit dans toutes les disciplines n’a pas sa place en danse et c’est tant mieux ! La danse heureusement et malheureusement reste le plus sûr révélateur des exigences et problèmes fondamentaux des Arts Vivants.

Pour le Collectif Danse
J.-P. Dupuy

CES OBSERVATIONS NE SONT PAS À  PRENDRE OU A LAISSER MAIS À DISCUTER

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Illustration : Rebecca Horn, Unicorn | Site de l’artiste

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Élection régionale mars 2010. Rencontre Adada / Yannick Soubien – liste écologique

L’entretien que nous a aimablement accordé Yannick Soubien, Vice-Président du Conseil Régional de Basse-Normandie en charge de la Formation Professionnelle, et responsable des Verts, va durer deux heures. Deux heures de dialogue intense et à bien des égards passionnant. L’adada devait préciser d’emblée que cette rencontre (première du genre en cette période préélectorale pour les régionales) anticipait un dialogue /concertation que nous souhaitions engager avec toutes les forces politiques. L’adada estime qu’il n’est pas possible de penser et élaborer une véritable politique culturelle sans le concours des artistes eux-mêmes. De cela Yannick Soubien conviendra comme le démontrera la suite de l’entretien. Sera évoqué de prime abord, le bilan culturel de la Région. Bilan que nous estimons très contrasté  sur le plan culturel. L’adada ne donne pas quitus de la politique d’abord initiée qui n’était qu’un copier/coller de la politique gouvernementale. Politique coûteuse essentiellement bénéfique aux institutions mais aveugle et injuste pour les micro-stuctures indépendantes. Il faudra attendre 2007 et les « voix publiques »  pour qu’enfin une politique orientée à gauche fixe de nouvelles perspectives. Malheureusement ce tournant tardif est arrivé – estimons-nous – bien trop tard, et ses effets sur le terrain peu perceptibles, pour ne pas dire : inopérants.Voilà pourquoi nous qualifions ce bilan de bilan « contrasté »… Concernant l’aspect formation professionnelle relevant plus directement de l’autorité de Yannick Soubien, celui-ci soulignera l’entrave permanente de la politique de l’Etat  et  le préjudice qui résulte de ce bras de fer pour un développement  décisif  de la formation.L’adada fait observer qu’effectivement la professionnalisation du secteur artistique n’aura pas beaucoup évolué en dépit  de la charte emploi/formation régionale dont on peut se réjouir. Nous considérons que l’Odia fut loin de remplir nos attentes et qu’un centre régional de ressources et de formation reste  toujours à l’ordre du jour.
Sollicité de s’expliquer sur les orientations de la future liste écologique engagée sur l’élection régionale, Yannick Soubien va mentionner ce qu’il estime déterminant à ses yeux : l’apport considérable des forces de la société civile impliquée dans le processus. Apport déterminant en effet pour l’élaboration et la mise au point de nouvelles orientations dans tous les secteurs. Une nouvelle vision de la société, une nouvelle logique de développement, une réelle participation des citoyens à leur devenir, une vraie prospective étroitement liée à la recherche…Autant d’éléments de discours relatifs à une prise de conscience de rôle dévolu au tout un chacun… Voilà, en dépassant quelque peu les logiques d’appareil, quelques-uns des fondamentaux de l’orientation globale de la future liste écologiste. Concernant le développement culturel, Yannick Soubien trouve nécessaire de dégager des hypothèses de travail  qui ne présument pas trop d’un paysage dont on ne sait comment il sera appeler à se configurer.  Il faut anticiper, dira-t-il, en sachant que les décisions d’aujourd’hui  vont constituer le monde de demain et en même temps, il faut coûte que coûte préserver à chaque instant (y compris dans le futur) la capacité d’intervention des concitoyens. Subtile dialectique sans laquelle la politique culturelle ne peut se réfléchir. S’engage alors entre Yannick  Soubien et la délégation un dialogue fructueux que l’on dira dégagée des contingences électorales (moments précieux, s’il en est) sur les fondements philosophiques de la culture et de ses rapports au politique. Yannick Soubien, en l’occurrence, en appelant à la singulière capacité d’invention des artistes. Il nous dira même clairement : « On ne saura pas faire seul ». Pour transformer le monde. Pour changer nos modes d’existence, en revoyant tout d’abord nos modes de pensée…Ce projet politique étant l’affaire de tous ; et c’est dans ce cadre-là, dans cette mobilisation-là, que la liste écologie entend œuvrer. Pour conclure : Yannick Soubien nous a accordé une écoute très attentive et respectueuse à laquelle nous n’avons pu qu’être très sensibles. Nous aurons pu ainsi, dans un climat cordial et détendu, partager un moment intense de réflexion  citoyenne, républicaine et démocratique.

Pour l’adada : Valérie Colette-Folliot et Jean-Pierre Dupuy, samedi 28 novembre 2009, Caen.

PS : Nous espérons n’avoir pas trop déformé les propos de Yannick Soubien, à qui ce compte-rendu sommaire sera communiqué, en même temps que lui est reconnu un droit de réponse ou de rectification bien légitime dont nous serons rapporteur si nécessaire le cas échéant.

Blog de Yannick Soubien

Blog des Verts de Basse Normandie

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Lettre à Monsieur Laurent Beauvais Président du Conseil Régional de Basse-Normandie

À Monsieur Laurent Beauvais Président du Conseil Régional de Basse-Normandie

Monsieur le  Président,

Vous le savez l’Adada  que j’ai l’honneur de présider regroupe des artistes de toutes disciplines,  et à ce titre nous avions pris le plus vif intérêt à la création des lieux relais.

Dès lors que le principe en fut adopté, nous avions cru pouvoir solliciter une concertation de tous les instants. Nous avions sollicité une rencontre avec Mr Tourret restée sans réponse.

Malheureusement, l’Adada, à l’instar des principales organisations syndicales, n’aura pas été associée à l’étude des dossiers ne serait-ce qu’à titre consultatif.

Ainsi, nous pensons que la région se prive délibérément  du point de vue  des artistes professionnels.

Demande  de concertation

Pourtant nous devrions n’avoir qu’à nous féliciter de  la multiplication de lieux relais puisque notamment la danse s’y trouve mise à l’honneur, mais dans quelle mesure ces nouveaux lieux répondent-ils à l’attente des professionnels du secteur ? De quelle problématique  sont-ils  dépositaires ? En quoi  permettent-ils une dynamisation des disciplines retenues ?

Certainement, et nous nous en réjouissons, aura-t-on pris la peine de consulter le CCN…mais en quoi cela peut-il exempter de consulter les autres acteurs du secteur ?  Et notamment le secteur des compagnies indépendantes ?

Vous pourriez objecter que le dit secteur ne s’est pas structuré pour  répondre aux impératifs d’une concertation ?

C’est précisément l’objet de l’Adada que de répondre à ce besoin. C’est pour mieux y répondre que nous avons sollicité fin octobre, du Conseil Régional, un subventionnement conséquent.

En effet nous devons nous donner une réelle capacité de travail qui puisse faire de nous des partenaires utiles à la bonne conduite d’une politique culturelle concertée.

Ainsi une majorité de compagnies de danse et  d’ « acteurs » de la danse se sont constitués en un collectif qui a mandaté (transitoirement) Adada  pour  interpeller les pouvoirs publics.

Que ce soit par le biais de syndicats représentatifs ou par le biais de l’Adada  comme  du collectif/danse l’effort de structuration est en cours.

L’Adada s’interroge sur  les missions de l’odia

Nous avions pu vous le dire de vive voix lors de l’entretien que vous aviez bien voulu nous accorder  en Mai dernier.  Les trois organisations présentes SYNAVI, SYNDEAC, ADADA avaient très vivement remis en cause l’ODIA comme n’étant pas représentative de notre secteur  et  ces mêmes organisations s’interrogeaient sur la validité des missions  (devenues auto-missions)  dont se targuait cet office.

Soit dit en passant l’ODIA continue d’ignorer l’important travail  de proposition des forces syndicales représentatives  et  prend  l’initiative  d’une journée d’information sur les modalités d’accès à la formation professionnelle le 14 décembre prochain  sans prendre acte de ce que sur ce terrain les syndicats d’employeurs collaborent avec la Région depuis bientôt 4 ans et  que la signature d’un plan ADEC régional est tout simplement imminente !

On peut donc s’interroger sur les moyens déployés par l’odia qui –à la fumée des cierges – s’inquiète enfin  de problèmes dont nous saisissons régulièrement  le Conseil Régional !

Hiatus ou dysfonctionnement, il devient urgent de procéder à une mise à plat  et de mettre un terme à  cette partie de cache-cache ou de poker-menteur.

Faut-il le souligner les syndicats comme l’adada n’ont à mettre dans la balance que leur bonne volonté  et l’extrême précarité des moyens dont ils disposent pour  se forger et partager un point de vue instruit sur les problèmes abordés.

Ceci, Monsieur le Président pour que vous perceviez mieux l’amertume et la colère qui peut parfois transparaître dans nos propos.

Le secteur indépendant des arts, vous le savez, est caractérisé dans tous les secteurs, par son émiettement et une forte densité de micro entreprises ; De ce fait, notre volonté de structuration emprunte des voies difficiles et pleines d’embûches et cette volonté n’aboutira pas sans une réelle compréhension des pouvoirs publics  et  du Conseil Régional plus particulièrement.

C’est pourquoi, Monsieur le Président,  les acteurs de la Danse organisés en collectif/danse  en appellent à votre bienveillance pour se voir reconnus la qualité d’interlocuteurs concernant toutes les questions de politique culturelle.

Nous ne sommes pas consommateurs de cette politique, nous voulons en être acteurs. Partager et construire avec vous dans le respect des rôles de chacun  une politique commune.

Demande du collectif/ danse vivement soutenue par l’adada

Ainsi, réuni ce vendredi  20 novembre 2009, le collectif danse m’a prié de solliciter de vous que soit organisé au plus vite une réunion de travail ayant pour objet les lieux relais. Le collectif, en effet, souhaite comprendre au mieux de quoi relève cette initiative pour pouvoir  en faire bon usage.

En somme, nous souhaitons que  les « premiers intéressés » , les danseurs, soient  réellement  consultés et informés. Nous souhaitons que l’organisation de cet échange,  en se montrant attentif à n’oublier personne, donne à la concertation tout son sens. Nous souhaitons que l’esprit dans lequel furent initiées les « voix publics », trouve sa traduction effective à travers  ce type de concertation.

Nous avions fait état, ainsi que les syndicats, d’une appréhension sur  une technocratisation, institutionnalisation, excessives  dont pourraient  procéder les lieux relais.  Nous réaffirmons  qu’à nos yeux les lieux relais doivent être avant tout générateurs d’emplois artistiques. Autrement dit  combien les emplois  « culturels » créés génèrent-ils d’emplois  « artistiques » effectifs ? Nous voudrions nous montrer attentifs à cet aspect des choses qui détermine notre soutien  à  cette opération.  D’autant que peintres, sculpteurs ou écrivains peuvent être concernés (voilà en quoi cette affaire tient à cœur à l’Adada !)  dont on sait qu’ils ne bénéficient pas, sauf exception, du statut de salariés. On voit donc bien combien les lieux relais peuvent être l’ heureux champ d’expérimentation de configurations nouvelles. De même, toutes les structures opérant sur la région ont impérativement besoin d’un accueil et d’une exposition dans la Capitale régionale. Comment s’assurer  d’un tel service et d’une telle possibilité sans penser spécifiquement à un lieu relais caennais dévolu à cet effet ?  Nous avons un devoir d’invention et de recherche constant eut égard  à un traitement dynamique des problèmes. En résumé, le collectif/danse  souhaiterait donc que vous provoquiez une réunion de concertation quant à la mise en place de lieux relais consacrés au développement  de la danse.

Pertinence du conventionnement sur la durée des compagnies du spectacle vivant

L’Adada a pu prendre connaissance des propositions de la Région sur  les conventions pluriannuelles qui devraient être proposées aux compagnies du spectacle vivant.

En ce qui concerne le conventionnement projeté, l’Adada ne peut avoir qu’un a priori favorable, puisque  c’est une donnée constante de notre organisation que de vouloir favoriser l’emploi  en le souhaitant le moins précaire possible. Incontestablement, sans réduire les conventions à ce seul aspect, elles favoriseraient  l’emploi durable et une politique de territoire plus suivie et plus responsable.

C’est un fait que, bon an mal an, la plupart des compagnies voit le renouvellement de leur demande de subventionnement reconduite sur plusieurs années…Sans que, jusqu’à présent, aie été tiré quelques enseignements sérieux de  cette situation.

C’est pourquoi le principe du conventionnement constitue un progrès, il  se reconnaît comme principe de réalité ! Pour ces mêmes raisons, le conventionnement (à l’instar de ce qui peut se passer dans d’autres Régions)  ne peut qu’être massif,  sans pour autant affecter les niveaux de dépenses déjà en œuvre sur  le secteur indépendant.

Le conventionnement ne fait –insistons- que rationaliser une réalité de terrain. Il procède d’un élémentaire bon sens et  c’est pourquoi il ne peut qu’être massif comme  un mode opératoire plus responsable sans être  exceptionnel.  Simplement, avec la durée, les opérateurs, compagnies d’un côté et  pouvoirs publics de l’autre, s’octroient  une capacité d’intervention plus conséquente. Gérer et anticiper l’avenir, sortir d’un « au jour le jour » opportuniste et  inconséquent, sont les vertus que peut apporter le conventionnement, à condition  d’en faire  une donnée de base  appliquée à une majorité des acteurs de terrain.

Le problème de la permanence

Ce que tout un chacun peut craindre d’un tel dispositif c’est ce qu’on appelle « la rente de situation ». Crainte d’autant plus justifiée qu’il n’existe aucun dispositif identifiant et  pérennisant le statut d’artiste à vie ! Ce dispositif n’existe pas, même au niveau national,  même i l’on sait qu’il est de mise qu’un artiste consacre sa vie  à son art !

Seuls nos amis scientifiques disposent avec le CNRS d’un outil  probant et efficace dont il faudrait trouver la déclinaison en matière artistique .  En effet, c’est en sa qualité de chercheur que l’artiste peut se renouveler et asseoir sa prétention à la permanence. Par conséquent l’appréhension de voir tout dispositif  s’inscrivant dans la durée, « détourné » de ses fins,  est une inquiétude légitime tant que  n’existera pas un Centre National de la Recherche Artistique  trouvant sa déclinaison à l’échelon régional. Il n’est d’art vivant, estimons-nous que contemporain, et si  le devoir d’invention et d’innovation nous requiert, il ne vous en est demandé pas moins. Nous voulons dire par là que   la création de nouvelles formes prend toute sa mesure dans les changements de nos modes d’existence  et c’est de ces changements là que vous même êtes politiquement redevable.

Recevez Monsieur le Président l’expression de nos sentiments dévoués et respectueux,

JP Dupuy

Pour  le collectif DANSE

Président d’Adada

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